Le gouvernement de Sao Tomé et Principe a annoncé jeudi la tenue le 7 août d'un second tour à l'élection présidentielle dans ce petit archipel africain, en pleine crise politique après l'annulation de la victoire dès le premier tour d'Evaristo Carvalho.
Le président sortant Manuel Pinto da Costa est qualifié pour le second tour avec 24,83% des voix derrière M. Carvalho (49,8%), le candidat du Premier ministre Patrice Trovoada, selon les résultats définitifs publiés lundi soir par le Tribunal constitutionnel.
Dans un premier temps, la commission électorale (Cen) avait publié des résultats provisoires qui donnaient la victoire à M. Carvalho (avec 50,1% des voix) dès le premier tour, avant de se démentir et d'annoncer un second tour, aucun des candidats n'ayant finalement obtenu la majorité absolue.
Dénonçant des "fraudes", M. Pinto da Costa a déposé un recours en annulation de l'élection conjointement avec la candidate arrivée troisième, Maria das Neves, afin de reprendre tout le processus électoral à zéro.
"Continuer à participer à un processus électoral aussi vicié reviendrait à le cautionner", avait prévenu M. Pinto da Costa.
Mais dans une décision non susceptible d'appel rendue mercredi, le Tribunal constitutionnel a rejeté ce recours.
Les deux candidats malheureux "cherchent à justifier leur défaite par des irrégularités et fraudes supposées (...) qui sont le fruit de spéculations et d'inventions du plus grand ridicule", a dénoncé jeudi l'exécutif dans un communiqué.
"Le gouvernement veillera à ce que tous les Santoméens puissent exercer leur droit de vote librement (...) et sans interruption ou perturbation de quelque nature lors du deuxième tour des élections prévu le 7 août", poursuit le document.
Au total, 64,31% des 111.222 inscrits ont voté le 17 juillet dans ce pays d'à peine 200.000 habitants.
Le président arbitre mais ne gouverne pas, laissant la réalité du pouvoir au Premier ministre, dans cette ancienne colonie portugaise indépendante depuis 1975 et réellement démocratique depuis 1991.
Le développement est l'enjeu principal dans ce pays qui dépend à 90% de l'aide internationale.
Avec AFP