Le président par intérim Michel Temer devait se réunir à Brasilia à partir de 16h00 locales (19h00 GMT) avec ses ministres de la Défense et de la Justice, Raul Jungmann et Alexandre de Moraes, ainsi que le responsable du renseignement, Sergio Etchegoyen.
Le dispositif des personnels de sécurité, qui officiera à plein à partir du 24 juillet, mobilisera quelque 85.000 membres des forces de l'ordre - 47.000 policiers et 38.000 militaires - pour assurer la protection des 10.500 athlètes et des officiels, journalistes et 500.000 touristes du monde entier attendus pour les Jeux.
Avant la réunion autour du président en exercice, les autorités ont annoncé que le renforcement de ce dispositif de sécurité, pour les premiers JO organisés en Amérique du Sud, concernerait essentiellement les points de contrôle.
"Nous pensons que nous allons devoir intensifier le système de contrôles de sécurité", a déclaré dans la matinée le ministre de la Défense, Raul Jungmann, au site d'informations G1. "Nous allons devoir augmenter le nombre de checkpoints, de contrôles à faire, outre d'autres mesures".
- Moins de confort, plus de sécurité -
"Nous sommes en train de revoir et d'amplifier nos contrôles, même si ça représente une gêne de plus pour ceux qui vont participer ou assister aux Jeux olympiques, mais c'est nécessaire au nom de la sécurité de tous", a-t-il avancé.
Le responsable du renseignement, Sergio Etchegoyen, a de son côté reconnu qu'après l'attentat de Nice, les inquiétudes liées aux JO étaient "montées d'un cran", et a annoncé une "révision" des mesures de sécurité, lors d'une conférence de presse au siège de la présidence.
"Cette révision, bien sûr, identifiera certaines lacunes et je peux dire que le cadre actuel nous amènera très probablement à accroître certaines mesures relatives aux Jeux", a-t-il dit. "Ce sont des mesures pratiques, comme plus de points de contrôle, plus de barrières, certaines restrictions de circulation".
"Il est important que la presse nous aide pour que la population comprenne qu'on échange un peu de confort contre beaucoup de sécurité", a souligné le responsable militaire, qui a également révélé la tenue d'une réunion franco-brésilienne vendredi à Brasilia concernant le renseignement.
Andrei Rodrigues, secrétaire d'Etat extraordinaire à la Sécurité pour les Grands événements, a pour sa part souligné auprès de l'AFPTV que "le Brésil a déjà eu une séquence de grands événements et se prépare depuis longtemps aux JO et à leur sécurité. Nous travaillons déjà au plus haut niveau de programmation de sécurité des JO, y compris dans le domaine du terrorisme".
- Opération de simulation -
"Mais c'est propre aux plans de sécurité d'avoir ce dynamisme, cette évaluation permanente, nous y procédons quotidiennement et le ferons jusqu'à la fin des compétitions sans que cela implique l'altération de ce qui est déjà planifié", a-t-il complété.
L'Abin (Agence brésilienne de renseignement) avait détecté en juin des messages en portugais liés au groupe Etat islamique sur une application.
Et alors que la France a été informée d'un projet d'attentat contre des athlètes français lors de ces Jeux cariocas, M. Rodrigues a assuré que "tous les pays recevront l'attention nécessaire à leur sécurité, quelles que soient leurs origines".
Ce secrétaire d'Etat s'exprimait à la veille d'une simulation de "confrontation à des menaces externes" menée par 500 membres des forces de l'ordre dans la gare du quartier de Deodoro, un des quatre pôles olympiques de Rio avec le Maracana, Copacabana et Barra da Tijuca, le QG des JO.
Début juillet, le ministre brésilien de la Justice, Alexandre Moraes, avait déclaré qu'une attaque jihadiste à Rio pendant les Jeux était une "possibilité" mais "pas une probabilité", et que les autorités officieraient comme si c'en était une.
Ce vendredi, le maire de Rio, Eduardo Paes, et le président du comité d'organisation Rio2016, Carlos Nuzman, devaient par ailleurs se réunir avec des représentants du gouvernement fédéral et de l'Etat régional de Rio pour faire le point sur l'organisation des Jeux.
Avec AFP