Un peu plus tard, sur LCI, M. Sarkozy a précisé que "Brexit or not Brexit, le projet européen (devait) être refondé". "On respectera le choix (des Britanniques), on verra les conséquences à en tirer", a-t-il ajouté.
"Si, ce que j'espère profondément, les Anglais restent, nous devrons malgré tout poser sur la table du Conseil des chefs d'Etat européens un nouveau traité pour refonder le projet européen (...) Tous les 20 ou 30 ans, le projet européen a besoin d'être refondé, que les gens comprennent pourquoi on fait l'Europe. L'Europe est faite pour protéger, or, aujourd'hui, elle ne protège pas".
Faudra-t-il soumettre ce nouveau traité à référendum? "Je ne le pense pas", a répondu M. Sarkozy. "Il faudra tirer les conséquences des crises successives que nous avons connues. Avec un premier chapitre essentiel: il faut un Schengen II, il faut que la politique d'immigration européenne soit gérée par un gouvernement des ministres de l'Intérieur européens".
Devant un parterre de sympathisants du parti chrétien-démocrate de la chancelière (CDU), juste après un déjeuner à huis clos avec elle, M. Sarkozy avait affirmé: "j'ai dit à la chancelière que pour sauver l'Europe il va falloir que dans les mois qui viennent il y ait une initiative franco-allemande, avec un nouveau traité qui donne le sentiment justifié aux 450 millions d'Européens que nous entendons ce qu'ils disent, que nous comprenons ce qu'ils ressentent".
"Je crois que la chancelière y est prête", a-t-il ajouté, "ça tombe bien, il y a bientôt des élections en France qui seront suivies d'élections en Allemagne".
Le chef de file du parti Les Républicains (droite) s'est vanté de la solidité de sa relation avec la chancelière, alors que "au début ce n'était pas évident que ça fonctionne entre nous". Il a aussi insisté sur l'importance de l'axe-franco-allemand comme moteur de l'Europe, une force motrice à laquelle "il n'y a pas d'alternative".
"Quel est le problème aujourd'hui? Il n'y a pas de leadership parce que dans le couple franco-allemand, il manque un Français", a-t-il ironisé, dans une attaque à peine voilée contre le président François Hollande.
Avec AFP