Khalifa Sall, maire de Dakar depuis 2009 et probable candidat à l'élection présidentielle de 2019 contre le chef de l'Etat Macky Sall, doit répondre de dépenses "non justifiées" de plus de 2,7 millions d'euros prélevés sur plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de sa mairie.
Il est depuis le 7 mars en détention préventive à Dakar.
Le juge d'instruction a "pris le lundi 3 avril" deux ordonnances, dont une "pour rejeter la demande de liberté provisoire" pour Khalifa Sall déposée le 23 mars par ses avocats, a affirmé Me Seydou Diagne, un de ses conseils. Me Diagne a précisé avoir "fait appel" de cette décision lundi, veille de la fête nationale.
Dans une seconde ordonnance, le juge a "clôturé l'information" sur le dossier Khalifa Sall, a-t-il ajouté. Avec la clôture de l'information, le maire de Dakar devrait prochainement soit bénéficier d'un non-lieu, soit être renvoyé devant un tribunal pour un procès.
Khalifa Sall, responsable du Parti socialiste (PS), une formation membre de la majorité présidentielle, est accusé "d'escroquerie portant sur des deniers publics, de détournement de deniers publics, d'association de malfaiteurs, de blanchiment de capitaux", ce qu'il nie.
Ses partisans imputent ses déboires judiciaires à son statut de dissident du PS et de la majorité présidentielle, des soupçons rejetés par les responsables du pouvoir.
Khalifa Sall a présenté à Dakar une liste dissidente victorieuse aux élections locales de 2014. Il a ensuite multiplié les critiques contre la coalition présidentielle, appelant notamment à voter non au référendum constitutionnel du 20 mars 2016.
Récemment, il a annoncé une liste distincte de celle de la majorité aux élections législatives prévues le 30 juillet.
Avec AFP