Les sept journalistes étrangers ont été empêchés lundi soir d'entrer en Gambie, où le président sortant Yahya Jammeh refuse de céder le pouvoir tant que la justice n'aura pas statué sur ses recours contre l'élection de l'opposant Adama Barrow.
Les journalistes, quatre de la télévision chinoise CGTN, basés à Nairobi, deux Suédois de l'agence de photojournalistes Kontinent et un photographe sénégalais de l'AFP, se sont vu interdire l'entrée en Gambie au motif qu'ils n'avaient pas d'accréditation, bien qu'ils en aient demandé une et devaient la récupérer sur place, ont expliqué les intéressés.
Mardi après-midi, le ministère de l'Information n'avait toujours pas réagi aux multiples sollicitations de l'AFP.
Le ministre de l'Information Sheriff Bojang fait partie des membres du gouvernement récemment limogés ou qui ont annoncé leur démission, alors que Yahya Jammeh subit d'intenses pressions internationales pour céder le pouvoir à Adama Barrow le 19 janvier après l'expiration de son mandat.
M. Bojang, en poste depuis deux ans, a été remplacé la semaine dernière par un député, Seedy Njie.
Les sept journalistes, arrivés dans un vol en provenance de Dakar, ont été conduits aux services d'immigration pour y être interrogés après avoir indiqué leur profession sur la fiche de police, et renvoyés au Sénégal environ trois heures plus tard.
"Il semble y avoir eu un problème de communication entre le ministère de l'Information et les gens de l'immigration", a indiqué l'un d'entre eux sous le couvert de l'anonymat.
"Ils nous ont dit que nous n'avions pas d'accréditation, bien que nous en ayons demandé une" avant de partir pour la Gambie, a-t-il précisé.
"On nous avait dit de venir sur place pour la payer en personne", a poursuivi ce journaliste.
Selon un autre journaliste renvoyé au Sénégal, les agents de l'immigration leur ont dit: "On n'a rien reçu vous concernant".
Trois journalistes sénégalais ont été interpellés le 10 janvier à Banjul, où ils couvraient une audience de la Cour suprême, puis expulsés de Gambie.
Les responsables de leurs médias respectifs ont indiqué que le motif avancé pour les expulsions était l'absence d'accréditation, bien que certains d'entre eux en aient obtenu une pour l'élection présidentielle du 1er décembre, et aient continué à travailler avec ce document sans rencontrer de problème.
Avec AFP