Ce festival au Burkina Faso sera le premier consacré aux séries sur le continent africain, ont souligné auprès de l'AFP les organisateurs et le producteur burkinabè Issaka Sawadogo, à l'origine de l'initiative.
"Nous annoncerons ce mercredi à 20 heures (18 heures GMT) la création officielle de Série Series au Burkina Faso", a précisé Marie Baracco, déléguée générale du festival français, dont la sixième édition se tient de mercredi à vendredi à Fontainebleau, au sud-est de Paris.
Issaka Sawadogo, comédien, réalisateur et producteur, a confié de son côté avoir eu l'idée après avoir participé à une précédente édition de Série Series : "Comme mon pays, le Burkina Faso, a une longue histoire avec le cinéma, j'ai tout de suite senti l'opportunité d'organiser Série Series là-bas, cela n'existe nulle part en Afrique", a-t-il expliqué en soulignant l'importance de l'Afrique de l'Ouest en matière de production de séries.
"Quand on voit ce que Nollywood, l'industrie du cinéma au Nigeria, a pu réaliser en un temps record de créations originales africaines, cela fait plaisir !", dit-il. "Du coup, on s'est dit 's'il y a un Festival panafricain du cinéma (le Fespaco), pourquoi n'y aurait-il pas un festival panafricain des séries ?'".
"Série Series - the African Series Summit" verra donc le jour en février-mars 2018 à Ouagadougou, où se tient tous les deux ans le Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco).
Le producteur cherche pour ce faire à lever environ un million d'euros, tandis que Série Series apportera son assistance technique.
"Nous voulons organiser un événement purement indépendant, et typiquement africain, que l'Afrique apporte sa propre réflexion sur la série", indique-t-il, regrettant que les séries africaines demeurent trop sous l'influence des productions brésiliennes, américaines et européennes dont les réalités ne reflètent pas celles du continent africain.
Interrogé sur un partenariat éventuel avec la chaîne française Canal+, le comédien de la série de Canal+ "Guyane" a souhaité appprocher "Canal+, Vivendi ou autres, en groupe, une fois bien organisé, pour mieux défendre nos intérêts".
"Si la chaîne veut que l'on travaille ensemble, il y a une possibilité d'écoute, sinon il y a bien d'autres portes à ouvrir...", dit-il, en regrettant toutefois que Canal+ investisse "très mal dans les séries en Afrique" alors que, selon lui, "elle y ramasse beaucoup d'argent".
A Fontainebleau, Série Series accueille chaque année environ 600 professionnels et 2.500 visiteurs sur trois jours. Le budget de cette sixième saison a légèrement augmenté, autour de 500.000 euros, avec des partenariats stables.
Avec AFP