Le mensonge sur la véritable nature de sa relation avec Monica Lewinsky a valu une procédure de destitution au 42ème président des Etats-Unis.
"Je n’ai pas eu de relations sexuelles avec cette femme". Le 26 janvier 1998, Bill Clinton prononçait cette phrase passée à la postérité.
Une telle information devrait logiquement couler une carrière politique aux Etats-Unis mais le milliardaire Trump a déjà prouvé qu'il n'était pas comme les autres et cette affaire "n'est même pas la plus grosse histoire de la semaine", notait Aaron Blake, un reporter du Washington Post.
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Les spécialistes, analystes, historiens et autres observateurs de la chose politique en sont réduits à des conjectures.
"Trump est une anomalie", a avancé Tobe Berkovitz, professeur assistant à l’université de Boston. "Regardez les autres politiciens, célébrités et journalistes passés à la trappe pour des comportements moins choquants ou graves que Trump".
Stormy Daniels, nom de scène de Stephanie Clifford, aurait touché 130.000 dollars en échange de son silence, affirmait le Wall Street Journal il y a 15 jours.
La Maison Blanche a démenti mais le magazine people In Touch a publié pour la première fois la semaine dernière un entretien datant de 2011 dans lequel Stephanie Clifford, décrit sa relation avec celui qui n'était alors qu'un magnat de l'immobilier.
Blasés
Bien sûr, l’adultère à l’époque Clinton impliquait un président en exercice et une stagiaire de la Maison Blanche et les ébats se déroulaient tout près du Bureau ovale.
M. Trump, lui, n’était qu’un simple citoyen en 2006 et l'interview de Stormy Daniels ne laisse pas de doute sur le fait que la relation était consensuelle.
Mais l'homme d'affaires était marié à l'époque et sa femme Melania avait donné naissance à leur fils à peine quelques mois auparavant.
Dans une société encore puritaine à bien des égards comme l'est la société américaine l'adultère est mal accepté.
Mais Donald Trump a déjà montré que pour lui les canons de la politique ne s'appliquaient pas.
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Donné pour politiquement mort après la publication en pleine campagne présidentielle d'une vidéo où il se vantait de pouvoir attraper les femmes "par la chatte". Ou encore accusé par plusieurs femmes de les avoir harcelées ou agressées sexuellement. Rien n'y a fait.
Il a été élu 45ème présdident des Etats-Unis.
"Il n'y a pas eu un intérêt important des médias américains et c'est comme si les électeurs étaient désintéressés", a avancé G. Terry Madonna, directeur au centre des sciences politiques de l'université Franklin and Marshall College.
Pourquoi ces allégations ont-elles si peu d'impact ? "Je ne comprends pas --et je fais ça depuis longtemps--- si c’est lié au fait que nous avons une crise majeure quasiment tous les jours" ou alors, s'interroge le chercheur, "c’est (peut-être) simplement le fait que ce soit arrivé en 2005".
Selon lui, le président américain n'a pas grand chose à craindre dans ce domaine et il n'y a pas là de quoi faire "dérailler sa présidence pour l’instant".
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La correspondante à Washington du New York Magazine Olivia Nuzzi a attribué cette faible réaction du public "à une lassitude face aux scandales", nombreux depuis l'arrivée du républicain à la Maison Blanche il y a un an.
M. Berkovitz abonde: "Certaines personnes sont peut-être devenues blasées face à ce genre de comportements quand il s’agit de Trump", a relevé l'universitaire auprès de l’AFP. "C’est lié à la façon dont Trump réagit aux accusations. Trump n’y va pas par quatre chemins, il attrape son téléphone et commence à tweeter".
Une tactique que Bill Clinton a appliqué dès les années 1990 partant du principe qu'"il ne faut laisser aucune accusation sans réponse”, a-t-il relevé.
Pendant ce temps-là, Stormy Daniels profite de sa notoriété: elle se trouvait dans un club de strip-tease à Greenville, en Caroline du Sud (sud-est), il y a quelques jours dans le cadre de sa tournée "Rendre son excitation à l’Amérique" (Make America Horny Again).
Avec AFP