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Simone Gbagbo demande des avancées dans l'enquête sur la disparition du journaliste Kieffer


L’ancienne première dame de la Côte-d'Ivoire, Simone Gbagbo est accompagnée de son avocat, au premier jour de son procès à la Cour d'Abidjan, Côte-d'Ivoire, 31 mai 2016. epa / LEGNAN KOULA
L’ancienne première dame de la Côte-d'Ivoire, Simone Gbagbo est accompagnée de son avocat, au premier jour de son procès à la Cour d'Abidjan, Côte-d'Ivoire, 31 mai 2016. epa / LEGNAN KOULA

L'ex-Première dame ivoirienne a, mardi, au cours d’un procès repris lundi, accusé les dirigeants ivoiriens de vouloir enterrer une affaire au risque de voir éclabousser. Elle a dit ne jamais avoir entendu parler de Kieffer, journaliste français - une affaire de disparition dans laquelle elle est citée.

Simone Gbagbo, actuellement jugée pour crimes contre l'humanité, a demandé mardi lors d'une audience que progresse l'enquête sur la disparition en 2004 à Abidjan du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, dans laquelle elle est citée.

"On m'accuse, on me salit (...) Que l'enquête concernant cette affaire aille à son terme!", a lancé l'épouse de l'ex-président Laurent Gbagbo, qui a déjà été entendue par la justice française dans cette affaire.

"Il faut qu'on sache qui était Kieffer, je suis intéressée de le savoir, je ne le connais pas et n'avais jamais entendu parler de lui", a poursuivi Mme Gbagbo, interrogée par ses avocats, lors de ce procès repris lundi après une semaine de suspension.

"Aujourd'hui Gbagbo (Laurent Gbagbo, ndlr) n'est plus au pouvoir, moi je suis en prison et ils n'ont plus intérêt à réveiller une affaire qui pourrait se retourner contre eux-mêmes. Ils vont faire le mort sur le dossier", a-t-elle poursuivi, dans une allusion au pouvoir en place.

Le journaliste indépendant a disparu le 16 avril 2004 sur un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo.

Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations financières, notamment dans la filière cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.

L'enquête menée en France s'est orientée vers des cercles proches du pouvoir de Laurent Gbagbo.

En novembre 2014, le juge d'instruction français saisi de l'affaire, Cyril Paquaux, a introduit des commissions rogatoires internationales mais attend désormais le retour de la partie ivoirienne.

Lundi, Mme Gbagbo avait catégoriquement nié avoir été en contact avec des escadrons de la mort, affirmant qu'elle n'avait "envoyé personne aller faire la guerre".

L'ex-Première dame ivoirienne comparaît alors qu'elle purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", prononcée l'an dernier.

La crise post-électorale en Côte d'Ivoire de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois, avait été provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.

Avec AFP

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