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Six mois de prison ferme pour l'agresseur d'une étudiante giflée dans la rue à Paris


Une brasserie à Paris, 20 mai 2008.
Une brasserie à Paris, 20 mai 2008.

Un homme qui avait giflé en juillet à Paris une étudiante de 22 ans qui avait rejeté ses remarques sexuelles a été condamné à un an de prison, dont 6 mois avec sursis.

Le prévenu, qui devra également verser 2.000 euros à sa victime, n'aura quitté sa prison que pour le procès: le tribunal a ordonné son maintien en détention après l'avoir condamné à un an de prison, dont 6 mois avec sursis, avec mise à l'épreuve de trois ans. Il a de plus prononcé une obligation de soin et l'interdiction d'entrer en contact avec la plaignante.

L'homme de 25 ans devra également suivre un stage de sensibilisation contre les violences au sein du couple et les violences sexistes.

"Ce qui m'apporte le plus de satisfaction, c'est l'obligation (pour l'agresseur) de suivre ce stage", a réagi Marie Laguerre, se félicitant d'une peine "équilibrée".

Le parquet avait requis 18 mois de prison, dont six avec sursis.

L'affaire avait éclaté fin juillet lorsque Marie Laguerre avait publié sur Facebook un billet racontant son agression devant un bar, images de vidéosurveillance à l'appui. Elle y accusait l'homme jugé jeudi de lui avoir adressé des bruits et remarques à connotation sexuelle.

"J'ai donc lâché un +ta gueule+ en traçant ma route. Car je ne tolère pas ce genre de comportement", écrivait-elle. L'homme lui avait alors jeté un cendrier, avant de la gifler violemment devant des témoins, en pleine journée.

Les images ont fait le tour du monde et Marie Laguerre a été interviewée par des médias américains, australiens ou japonais.

A la barre, le prévenu a reconnu avoir lancé un cendrier et admis avoir giflé la jeune femme. Mais il nie avoir tenu des propos obscènes. "Je lui ai dit: +Le rouge te va très bien+ (Marie Laguerre portait une robe rouge, NDLR). J'écoutais de la musique, je chantais", a-t-il affirmé au tribunal.

"N'importe quel homme a déjà parlé à une femme dans la rue", a-t-il plaidé. "Vous cherchez la petite bête", a lâché le jeune homme, souvent insolent, à la présidente qui l'interrogeait.

Aux policiers, lors de sa garde à vue, il avait expliqué que Marie Laguerre était "aguicheuse", "qu'elle se dandinait". Mais il nie désormais avoir dit cela.

Sans-domicile fixe, le prévenu avait déjà neuf condamnations à son casier judiciaire et a fait de la prison pour proxénétisme et des violences contre sa mère. Mais il se défend d'être violent ou impulsif.

En août, il avait été hospitalisé 22 jours sous contrainte en psychiatrie. Le tribunal avait donc demandé une expertise psychiatrique, mais il aurait refusé de s'y soumettre.

Cette affaire est devenue un symbole du harcèlement de rue, même si le prévenu était jugé uniquement pour "violences". L'outrage sexiste est devenu un délit en France avec la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, votée le 3 août, soit environ une semaine après l'agression de Marie Laguerre.

"Il y a 2 mois et demi, il n'y avait pas d'interdiction pour ce genre de comportement", résume Noémie Saidi-Cottier, l'avocate de Marie Laguerre. "Nous ne pouvons plus tolérer ces agissements", a-t-elle plaidé. "Des femmes n'osent plus porter de robe, baissent les yeux, changent de trottoir", a déploré l'avocate.

Avec AFP

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