L'assassinat mardi du commandant Marcel Mombéka par des "groupes d'auto-défense" dans le quartier musulman du PK5 a provoqué une nouvelle flambée de violences dans un pays où les groupes armés menacent la paix fragile.
"Le bilan est de six morts y compris le commandant Mombéka et de six blessés dont son fils", ont indiqué des sources hospitalières.
"Marcel Mombéka a été tué du côté du PK5 dans des zones sous contrôle de groupes d'autodéfense" du quartier, a déclaré mardi à l'AFP mardi le ministre de la sécurité Jean-Serge Bokassa. Ces groupes d'autodéfense sont liés à des éléments "radicaux appartenant à la communauté musulmane" d'après le ministre.
Après l'assassinat de l'officier, trois éleveurs peuls ont été tués en représailles vers l'abattoir dans un autre quartier de Bangui.
Les deux autres victimes auraient trouvé la mort dans des échanges de tirs au PK5 entre groupe d'autodéfense et les forces de sécurité intérieures".
Mercredi, l'activité s'exerçait normalement dans la plupart des quartiers de la capitale. Cependant au PK5, tout était encore fermé.
La Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca, environ 12.000 hommes) a dénoncé "ces actes inadmissibles qui menacent la paix et la stabilité encore fragiles, obtenues à la suite d'efforts considérables de la part des autorités centrafricaines et des forces internationales".
La prise du pouvoir par les rebelles Séléka (coalition en sango) à dominante musulmane en 2013, après le renversement de l'ex-président François Bozizé, a précipité la Centrafrique dans le chaos. Une contre-offensive de milices anti-Balaka, majoritairement chrétiennes, a entrainé de nouvelles exactions contre la communauté musulmane.
Le conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, d'après les Nations unies.
L'intervention de l'opération française Sangaris, puis de la Minusca a ensuite stabilisé la situation et permis l'élection dans un calme relatif du président Faustin-Archange Touadéra en début d'année 2016.
Avec AFP