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Six soldats américains tués dans un attentat des talibans en Afghanistan


Les soldats américains de 2e peloton de la Compagnie Bravo 2-327 patrouilles pendant le coucher du soleil dans le district de la province de Kunar Chowkay en est de l'Afghanistan près de la frontière du Pakistan dimanche , Dec 26, 2010. ( AP Photo / Rafiq Maqbool )
Les soldats américains de 2e peloton de la Compagnie Bravo 2-327 patrouilles pendant le coucher du soleil dans le district de la province de Kunar Chowkay en est de l'Afghanistan près de la frontière du Pakistan dimanche , Dec 26, 2010. ( AP Photo / Rafiq Maqbool )

Les talibans poursuivent leur campagne lancée au printemps dans tout le pays. De violents combats sont aussi signalés pour le contrôle d'un district clef dans leur fief méridional du Helmand.

Un an tout juste après la fin de la mission de combat de l'Otan en Afghanistan, les talibans ont intensifié leur insurrection lancée à la chute de leur régime en 2001 en multipliant les attaques contre leurs cibles privilégiées: les troupes de l'Otan et les forces de sécurité afghanes.

Un attentat suicide à la moto piégée a tué lundi après-midi six soldats américains et en a blessé deux autres au nord de Kaboul, près de Bagram, la plus grande base américaine en Afghanistan, selon un responsable à Washington.

Les victimes étaient en patrouille avec des soldats afghans lorsque le kamikaze à moto s'est fait exploser, a rapporté Mohammad Asem, gouverneur de la province de Parwan où se situe la base.

Les talibans ont aussitôt revendiqué la paternité de l'attentat et évoqué "19 soldats américains tués". Les insurgés ont l'habitude de gonfler les bilans de leurs attaques contre les forces armées.

Il s'agit de l'un des attentats les plus meurtriers contre l'Otan, et a fortiori les troupes américaines, en Afghanistan cette année. Depuis fin décembre dernier, la coalition cantonne ses 13.000 soldats à une mission de formation et de conseil de l'armée afghane, bien qu'il leur arrive de patrouiller aux abords des bases militaires avec leurs collègues afghans, comme c'était le cas lundi au moment de l'attentat.

Depuis un an qu'ils sont seuls en première ligne, les 350.000 soldats et policiers afghans sont sollicités à l'extrême, non plus seulement dans les bastions traditionnels des talibans que sont le sud et l'est du pays, mais aussi de plus en plus au nord. Pour preuve, la prise fin septembre de la ville stratégique de Kunduz, non loin de la frontière avec le Tadjikistan.

S'ils n'ont tenu la ville que trois jours, les talibans ont infligé un humiliant revers à l'armée.

- "Un argument de propagande" -

Ce scénario menace de se répéter dans le district de Sangin, dans la province du Helmand, berceau du mouvement taliban et haut lieu de la culture du pavot, prévient le vice-gouverneur provincial Mohammad Jan Rasoolyar. Sa province est même "sur le point" de tomber aux mains des talibans, a-t-il dit dimanche.

A Sangin, "l'ennemi a capturé des bâtiments gouvernementaux, dont le siège de la police, le bureau du gouverneur du district ainsi que celui de l'agence de renseignement, mais les combats se poursuivent", a indiqué M. Rasoolyar.

Des habitants joints par l'AFP ont assuré que les routes menant au district de Sangin ont été minées par les talibans, rendant le ravitaillement en vivres quasiment impossible.

A Kaboul, l'exécutif a annoncé que des renforts avaient été envoyés à Sangin.

A l'époque de la mission de combat de l'Otan, les troupes britanniques et américaines avaient bataillé ferme pour maintenir le district dans le giron gouvernemental.

Signe de la nervosité des alliés américains de Kaboul, des forces spéciales américaines sont actuellement sur place pour épauler leurs homologues afghans, selon un responsable occidental qui a souhaité garder l'anonymat.

Jugeant les forces afghanes encore trop fragiles, le président Barack Obama a dû renoncer en octobre au retrait des soldats américains en Afghanistan fin 2016. Il a annoncé le maintien de plusieurs milliers de soldats au-delà de cette date.

"L'assaut des talibans à Sangin n'est pas qu'un gain militaire, c'est aussi un argument de propagande pour eux", a estimé Haroon Mir, un analyste politique afghan, interrogé par l'AFP. "Les insurgés pourraient par exemple clamer que les forces afghanes ne sont rien sans le soutien de leurs alliés occidentaux".

Avec AFP

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