Ces "vampires" présumés ont été battus à mort par des foules en colère lors de trois incidents distincts survenus dans le district de Mulanje, dans le sud du pays, a précisé à l'AFP un porte-parole de la police malawite, James Kadadzera.
Lors du dernier incident en date, dimanche, deux personnes ont été lynchées car elles étaient "suspectées d'être des buveurs de sang", a rapporté M. Kadadzera.
Lors d'un autre épisode violent, un chef local a été tué, accusé d'être complice de "buveurs de sang", a ajouté l'officier.
"Il n'existe aucune preuve de l'existence de ces buveurs de sang et personne ne s'en est plaint auprès de la police", a assuré James Kadadzera, "nous accusons ces populations locales d'avoir voulu se faire justice elles-mêmes".
La police a mobilisé une centaine de ses hommes pour ramener le calme dans la région.
A la suite de ces incidents, l'ambassade des Etats-Unis au Malawi a annoncé avoir ordonné à une équipe de volontaires du Peace Corps américain de quitter le district de Mulanje.
Elle a également interdit jusqu'à nouvel ordre à ses diplomates de s'y rendre "en raison d'actes d'autodéfense motivés par des rumeurs sur la présence de personnes tentant de boire le sang d'habitants pour des motifs rituels", selon un communiqué.
L'existence de vampires fait l'objet de rumeurs et d'incidents récurrents au Malawi, petit pays d'Afrique australe où les croyances traditionnelles restent très ancrées dans la population.
Dans les années 1970, le gouvernement de l'ex-dictateur Kamuzu Banda avait été accusé d'avoir tué des habitants d'un quartier populaire de Blantyre pour vendre leur sang à l'Afrique du Sud voisine, alors sous le régime raciste de l'apartheid.
En 2003, la police avait brièvement arrêté un journaliste qui avait diffusé sur une radio un entretien avec un homme clamant que son village était visité par des vampires.
Avec AFP