"Je suis arrivé ici à 27 ans, j'ai gagné mes premiers titres avec le Galatasaray, j'apprécie l'exigence du public turc, celle du club: ici, il faut toujours gagner. Une défaite, c'est la fin du monde! Et ça me va, ça correspond bien à ma mentalité", confie le joueur à l'AFP.
Le club stambouliote, leader de son groupe en Ligue Europa, accueillera l'Olympique de Marseille le 25 novembre. D'ici là, Sofiane Feghouli aura enchaîné des matches en championnat de Turquie et participé aux matches internationaux avec l'Algérie - tenante du titre en Coupe d'Afrique des nations - dont la prochaine édition est programmée en janvier au Cameroun.
Cette semaine, Feghouli dispute avec la sélection algérienne une rencontre cruciale de qualification au Mondial-2022, vendredi à Djibouti, avant un choc attendu mardi contre le Burkina Faso, son principal adversaire.
En Ligue Europa, avec trois points d'avance, le Galatasaray conserve tous ses espoirs: "On a gagné contre la Lazio, fait match nul à Marseille, on est premiers de notre groupe, on doit juste continuer comme ça, en prenant les matches les uns après les autres", assure-t-il avec confiance.
"C'est un groupe homogène, le plus relevé de la compétition. Pour le moment on fait un beau parcours, on a une équipe très jeune dont beaucoup de joueurs découvrent ce niveau, c'est positif".
Pour le match contre l'OM, le 25 novembre, l'ambiance, prédit-il, "sera très, très chaude": "J'ai hâte de jouer ce match devant nos supporters, j'espère que le stade sera plein", poursuit le joueur qui a souffert des tribunes vidées par la pandémie de Covid, surtout dans un pays réputé pour la ferveur de son public.
Accueilli à l'aéroport comme une rockstar à son arrivée à Istanbul, en août 2017, Sofiane Feghouli goûte ces supporters qui se pressent pour un autographe ou un selfie, "toujours aimables, agréables, jamais intrusifs".
- "Encore beaucoup à donner" -
La presse turque a évoqué ces dernières semaines la possibilité d'un départ anticipé, dès janvier, pour raisons financières - le joueur coûte près de 3,5 millions d'euros par an et le pays subit de plein fouet inflation et dévaluation de sa monnaie - ce qu'il dément fermement.
"Je suis sous contrat jusqu'en juin et j'espère pouvoir discuter pour prolonger l'aventure ici", assure Feghouli.
"Ce n'est pas un secret, j'aime la vie à Istanbul", enchaîne-t-il. "Galatasaray, c'est ma maison. Les gens m'apprécient. J'ai gagné des titres ici, je me sens bien dans ce club, dans cette ville, dans ce pays".
"Je vais avoir 32 ans (le 26 décembre) et je sens que j'ai encore beaucoup à donner".
Lors du dernier mercato, relève-t-il, Galatasaray a privilégié la jeunesse: "Est-ce que je peux encadrer la jeunesse de cette équipe? Je pense que oui. Avoir un rôle de leader, c'est quelque chose que je fais naturellement, j'ai toujours aimé aider mes équipiers".
En revanche, le joueur n'envisage pas de retour en France, où il est né près de Paris, où il a grandi et entamé sa carrière à Grenoble, avant de rejoindre Valence en Espagne, puis West Ham en Angleterre.
Après avoir choisi l'Algérie, le pays de ses parents, pour jouer en équipe nationale, Sofiane Feghouli avait expliqué (dans une interview au quotidien l'Equipe) en 2015 n'avoir "jamais trouvé sa place" en France.
"Ca ne me dit rien pour le moment. Je pense plutôt m'installer en Turquie, je m'y vois rester même après le football".
Et puisque la république turque offre généreusement la citoyenneté aux hommes d'affaires prospères et aux footballeurs à succès, il entend bien en faire la demande, confirme-t-il.
Son troisième enfant est né à Istanbul, tous parlent couramment le turc et lui promet de s'y mettre.