"Six personnes, dont deux adjoints du maire et trois directeurs (de services), ont été tuées dans l'attaque terroriste de cet après-midi (mercredi). Six autres ont été blessées, dont le maire de Mogadiscio et d'autres adjoints, qui sont maintenant soignés par l'équipe médicale", a déclaré le ministre de l'Information, Mohamed Abdi Hayir Mareye.
"Les forces de sécurité enquêtent sur ce qui s'est passé et fourniront des détails plus tard", a ajouté le ministre, qui s'exprimait depuis les locaux de la mairie.
Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui ont l'habitude de mener ce genre d'attaques au coeur de la capitale, l'ont revendiquée.
"Les moujahidine ont mené une opération bien préparée au siège (de la mairie de Mogadiscio), où ils ont tué plusieurs ennemis", a déclaré le porte-parole des shebab, Abdulaziz Abu-Musab, sur la radio Andalus, la station du groupe.
Selon le porte-parole, les shebab visaient James Swan, le représentant spécial de l'ONU en Somalie, qui a rendu visite mercredi au maire.
La rencontre avait eu lieu environ une heure avant l'attentat et M. Swan n'était plus sur place quand l'explosion a eu lieu, a-t-on appris de source onusienne locale.
M. Swan a condamné "fermement" l'attentat. "Je déplore cette attaque odieuse, qui non seulement témoigne d'un profond mépris pour le caractère sacré de la vie humaine, mais aussi cible les Somaliens travaillant à améliorer la vie de leurs compatriotes dans la région de Mogadiscio".
"Les Nations unies se tiennent aux côtés du gouvernement et du peuple somaliens dans leur rejet de tels actes terroristes, et nos pensées vont aux victimes de cette attaque", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui aussi "fermement condamné, l'attaque terroriste meurtrière". "Le secrétaire général présente ses condoléances" (...) et "réitère le soutien total et la solidarité des Nations unies avec le peuple et le gouvernement" de Somalie a indiqué dans un communiqué une porte-parole de M. Guterres.
- "Très forte explosion" -
Le maire-adjoint, Mohamed Abdullahi Tulah, a confirmé à la radio gouvernementale Muqdisho que le maire avait été blessé, ainsi que certains de ses adjoints. "Cet acte terroriste ne nous dissuadera pas de servir le public", a-t-il affirmé.
Selon une source sécuritaire, un kamikaze serait entré dans le bâtiment où avait lieu une réunion et se serait fait exploser.
"Il y a eu une explosion à l'intérieur (de la mairie), mais nous ne savons pas ce qui l'a causée. Certaines informations laissent entendre qu'elle a été causée par un kamikaze qui aurait réussi à entrer dans le bâtiment en se faisant passer pour un membre du personnel et qu'il y a des victimes, des morts et des blessés. Mais je ne peux pas encore vous donner de détails", a déclaré un autre responsable sécuritaire, Mahdi Abdirahman.
"L'explosion était très forte et j'ai vu des gens blessés par des éclats fuir le siège" de la municipalité, a indiqué un témoin, Mohamud Shariif.
Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.
Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).
Les shebab ont mené plusieurs attaques d'envergure depuis le début du mois. Le 13 juillet, ils ont fait exploser un véhicule devant un hôtel de la ville portuaire de Kismayo (sud), puis pris d'assaut l'établissement, faisant au moins 26 morts et 56 blessés.
Lundi, au moins 17 personnes ont été tuées et 28 blessées dans l'explosion d'un véhicule piégé près d'un point de contrôle situé sur la route d'accès à l'aéroport de Mogadiscio.
Avec AFP