L'attaque, qui visait Abdiweli Ali Elmi, chef d'une secte soufie comptant des centaines de membres, a eu lieu à l'aube quand les gens vivant dans le centre religieux étaient encore endormis. Elle a été menée par des hommes armés, qui ont d'abord fait exploser un véhicule piégé.
Ce leader religieux était controversé, car il accompagnait les prières de musique, une pratique que certains considèrent comme contraire à l'islam. Il avait aussi été accusé d'avoir insulté le prophète Mahomet, ce qu'il avait nié.
"Les assaillants ont utilisé un véhicule bourré d'explosifs pour pénétrer dans l'enceinte avant de tirer sur tous les gens à l'intérieur", a rapporté un responsable sécuritaire, Abdirahman Mohamed, en donnant un bilan de 15 tués et 10 blessés.
"Le chef religieux ciblé a été tué dans l'attaque avec certains de ses disciples", a-t-il ajouté.
Le groupe des assaillants était composé de quatre hommes armés et un kamikaze, a expliqué Qoje Ahmed, un autre responsable sécuritaire. Selon lui, l'un d'entre eux a été capturé vivant et les autres tués.
"L'explosion était énorme. Elle a détruit la plupart des bâtiments dans l'enceinte", a souligné une témoin, Jamila Farah.
Les insurgés shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont revendiqué l'attaque, expliquant avoir ciblé Abdiweli Ali Elmi parce qu'il avait "prétendu être un prophète".
Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.