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Somalie: l'ONU appelle à un consensus rapide pour organiser les élections


Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed arrive pour la cérémonie de prestation de serment de Cyril Ramaphosa à Pretoria, en Afrique du Sud, le 25 mai 2019.
Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed arrive pour la cérémonie de prestation de serment de Cyril Ramaphosa à Pretoria, en Afrique du Sud, le 25 mai 2019.

Ce pays de la Corne de l'Afrique devait initialement organiser des élections législative et présidentielle avant le 8 février, mais le processus s'est embourbé dans les désaccords entre le gouvernement fédéral de Mogadiscio, soutenu par la communauté internationale, et les États régionaux somaliens.

Respecter cette date butoir est désormais "irréaliste", a reconnu M. Swan, étant donné les nombreux retards qui s'accumulent.

L'enjeu est selon lui de trouver un consensus pour éviter de déstabiliser ce pays déjà fragilisé par les violences entre clans et l'insurrection des islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda.

"La crainte, c'est que dépasser la date du 8 février sans accord clair nous emmène dans une situation imprévisible", a déclaré M. Swan lors d'une conférence de presse en ligne depuis Mogadiscio.

"Nous cherchons vraiment à (...) encourager les dirigeants somaliens à exploiter chaque occasion pour surmonter ces différends, et à prendre une décision dans les tout prochains jours afin de trouver des réponses, de trouver des solutions, bien avant le 8 février", a-t-il ajouté.

- "Climat de méfiance" -

La Somalie s'était initialement fixé l'objectif ambitieux de tenir ses premières élections entièrement démocratiques depuis 1969 en donnant une voix à chaque citoyen lors du scrutin. Selon le complexe système actuel, des délégués spéciaux élisent les parlementaires, qui votent ensuite pour le président.

Mais ce processus a patiné en raison de multiples désaccords politiques.

Mi-septembre, le président Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé "Farmajo", cinq leaders régionaux et le maire de Mogadiscio avaient finalement trouvé un accord. Celui-ci abandonnait la promesse dite du "un homme, une voix" mais prévoyait l'organisation d'élections indirectes, avec un système revisité, qui devaient se tenir avant la fin du mandat de Farmajo en février.

La communauté internationale appelle à respecter ce cadre et s'oppose à tout processus électoral parallèle ou alternatif, a fait savoir M. Swan.

"Il y a malheureusement un climat de méfiance entre de nombreux leaders politiques en Somalie", a-t-il déploré.

Mercredi, plusieurs candidats d'opposition ayant des ambitions présidentielles ont assuré ensemble vouloir trouver un accord politique pour organiser des élections avant le 8 février et ont demandé au gouvernement d'entamer des "négociations".

Selon eux, le pouvoir fédéral de Mogadiscio s'est jusqu'ici montré "incapable d'engager ou d'appeler à un dialogue national avec les différentes parties prenantes pour atteindre un compromis". Ils ont aussi mis en garde le gouvernement contre toute tentation d'organiser des élections partielles.

Les Nations Unies avaient qualifié "de réalisation historique" l'introduction annoncée d'un système électoral universel en Somalie, après des décennies de guerre et d'instabilité.

Mais les observateurs avaient jugé cette réforme improbable en raison des tensions politiques, des aspects techniques et des enjeux de sécurité liés aux insurgés islamistes shebab.

Le fragile gouvernement fédéral contrôle seulement une partie du territoire somalien, malgré le soutien de la force de l'Union Africaine en Somalie (Amisom).

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