Un an après son lancement, le financement de la force conjointe du G5 Sahel, qui doit lutter contre le terrorisme et le crime organisé dans cette région, n'est toujours pas bouclé malgré la création récente d’un fonds fiduciaire pour accueillir les contributions des partenaires.
Les 500 millions de dollars nécessaires ne sont pas encore mobilisés par les cinq pays.
Les chefs ont décidé à ce sommet de Niamey d'organiser une conférence à Bruxelles le 23 février prochain pour demander à d'autres partenaires de mettre la main à la poche après les Etats-Unis, la France, l'Union européenne et l'Arabie Saoudite qui ont déjà fait des annonces de soutiens financiers.
La conférence de Bruxelles sera le premier acte de la présidence nigérienne de cette organisation puisqu'à l'occasion de ce sommet de NIamey le président malien Ibrahim Boubacar Keita a passé le flambeau à Mahamadou Issoufou pour un an à la tête du G5 Sahel.
L'ancien patron de la Monusco Maman Sidikou est nommé secrétaire permanent de l'organisation. Il remplace un autre nigérien, Mohame Najim.
"L'urgence que cette force soit opérationnelle"
"Compte tenu de la pression qu'exerce la crise sécuritaire actuelle dans le Sahel sur les finances publiques des Etats membres, les chefs d'Etat invitent les institutions financières internationales (...) à mettre en place des ressources additionnelles pour y faire face", affirme le communiqué final du sommet publié mardi soir.
La force du G5 Sahel, qui devrait compter 5.000 soldats des cinq pays impliqués d'ici la mi-2018, a pour mission de combattre les groupes jihadistes qui sévissent dans la région sahélienne.
Les pays du G5 Sahel, parmi les plus pauvres du monde, peinent cependant à boucler son financement, estimé à 250 millions d'euros.
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A l'ouverture du sommet, le président Issoufou a souligné "l'urgence que cette force soit opérationnelle" pour la "sécurité" des pays sahéliens. Florence Parly a estimé que c'était "désormais en bonne voie".
Lors du sommet, les chefs d’Etat vont plancher sur la recherche "des financements complémentaires" pour assurer "la montée en puissance" de la force conjointe, qui doit être composée de 5.000 soldats des cinq pays impliqués d’ici la mi-2018, selon une source proche du sommet.
Les groupes jihadistes, dispersés lors de l’intervention française au Mali en 2013, ont retrouvé depuis un nouveau souffle dans le nord et le centre de ce pays malgré la présence de 12.000 Casques bleus de l'ONU et de la force française Barkhane qui compte 4.000 hommes dans la région.
Multipliant les attaques contre ces forces et l’armée malienne, ils ont étendu en 2017 leurs actions au centre et au sud du Mali, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, qui sont aussi régulièrement touchés.
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La force du G5 Sahel a déjà un quartier général, à Sévaré au Mali, et a déjà mené en coordination avec Barkhane deux opérations dans la zone des "trois frontières" entre Mali, Niger et Burkina Faso.
250 millions pour la force conjointe
Les pays du G5 Sahel, parmi les plus pauvres du monde, peinent cependant à réunir les 250 millions d’euros nécessaires à la force conjointe.
Pour l’heure, l’Union européenne a promis 50 millions d’euros, la France 8 millions (surtout en matériel), chacun des cinq pays fondateurs 10 millions, et l’Arabie saoudite une contribution de 100 millions de dollars. Les Etats-Unis ont quant à eux promis aux cinq pays membres du G5 Sahel une aide bilatérale globale de 60 millions de dollars. Une nouvelle conférence de financement de la force conjointe est prévue le 23 février à Bruxelles.
Comme l'a rappelé Florence Parly, "les opérations de la force conjointe doivent être coordonnées avec des actions au bénéfice des populations", pour voir un "vrai recul des terroristes".
Sur ce registre, le G5 Sahel a signé lundi un protocole d'entente avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour que les deux agences onusiennes appuient "la résilience alimentaire" des populations des cinq Etats sur la période 2018-2020.
Les présidents du G5 vont par ailleurs étudier lors du sommet le processus de suppression des visas et des frais d’itinérance entre les cinq pays, ainsi qu'un projet pour la création d'une compagnie aérienne "Air Sahel" et un autre pour la construction d'un chemin de fer "transsahélien" de près de 6000 km.
A l'issue du sommet de Niamey, Ibrahim Boubakar Keïta cèdera la présidence du G5 Sahel à son homologue nigérien.
Avec AFP