Les dirigeants africains réunis au sommet de l'Union africaine (UA) ont condamné "sans équivoque" la récente "vague" de coups d'Etat sur le continent, a déclaré dimanche le commissaire en charge des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l'organisation panafricaine.
"Chaque dirigeant africain de l'assemblée a condamné sans équivoque le modèle, la résurgence, le cycle, la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement", a déclaré Bankole Adeoye lors d'une conférence de presse durant le sommet de l'UA, qui se tient jusqu'à dimanche soir dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.
L'UA "ne tolèrera aucun coup d'Etat militaire sous quelque forme que ce soit", a-t-il ajouté, en rappelant que les pays ayant fait face à des putschs ont été suspendus par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA.
"Faites vos recherches, à aucun moment dans l'histoire de l'Union africaine, nous n'avons eu quatre pays en une année civile, en 12 mois, suspendus: le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso", a-t-il ajouté.
Evoquant le cas de l'Afrique de l'Ouest, il a estimé que le "Sahel ne doit pas redevenir un foyer" de changements anticonstitutionnels de gouvernement, qualifiés de "fléau".
Dans son discours d'ouverture du sommet samedi, le président de la Comission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, avait évoqué la "funeste vague" de coups d'Etat et souligné des "liens de causalité connus" avec le développement du terrorisme.
Suspension du débat sur Israël
Le débat prévu dimanche après-midi sur l'accréditation d'Israël à l'organisation a été "suspendu" et un comité va être créé sur ce sujet controversé parmi les 55 Etats membres, selon des sources diplomatiques.
"La question d'Israël a été suspendue pour le moment et à la place, un comité sera mis en place pour étudier la question", a déclaré un des diplomates interrogés par l'AFP en marge du sommet de l'UA, qui se tient jusqu'à dimanche dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.
Ce report évite un possible vote sur cette décision prise en juillet par le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l'histoire de l'UA, qui fête ses 20 ans.
Depuis plusieurs mois, cette décision d'accréditer Israël est vivement critiquée par plusieurs Etats membres, dont l'Afrique du Sud et l'Algérie, qui estiment qu'elle va à l'encontre des déclarations de l'organisation soutenant les Territoires palestiniens.