"Prenons conscience que l’épicentre du terrorisme s’est déplacé du Moyen-Orient en Afrique, que Boko Haram ne cesse de s'étendre sur le continent africain. Beaucoup de chefs d’Etat africains nous ont fait part de leur préoccupation et nous ont demandé qu'on tienne compte de cette réalité là dans les besoins de financement qui sont les leurs", a déclaré Bruno Le Maire mardi sur RFI.
Or "la crise a touché tous les continents, mais la singularité de l'Afrique est qu'elle n'a pas les moyens financiers aujourd'hui de protéger et de relancer son économie comme l'ont fait tous les autres continents", a expliqué le ministre.
Citant des données du Fonds monétaire international (FMI), il a rappelé que les économies développées avaient "consacré près de 25% de leur richesse nationale à relancer l'économie", contre "à peine 2%" pour l'Afrique.
"Donc le risque majeur, celui que nous voulons prévenir avec le président de la République (Emmanuel Macron), c'est la grande divergence économique entre le continent africain qui repartirait en arrière, alors que les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie repartiraient fort".
Et pour le locataire de Bercy, "c'est un problème économique, mais c'est aussi un problème politique et de sécurité".
Sur la question du surendettement des pays africains, le ministre français a expliqué que le défi résidait moins dans le fait de réduire le ratio de dette par rapport au Produit intérieur brut que dans l'insuffisance des recettes fiscales.
"Quand vous avez 60% de dette mais seulement 5% de recette fiscale, vous n’arrivez pas à rembourser cette dette" a-t-il illustré.
Il a cependant salué la "vigueur de l’entreprenariat africain", estimant que "c’est ce qui sauvera le continent".