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Sommet UA: lancement "historique" de la zone de libre-échange africaine


Quelque 4.500 délégués et invités, dont 32 chefs d'Etat et plus de 100 ministres, étaient présents pour le lancement de la Zlec dans la capitale nigérienne.
Quelque 4.500 délégués et invités, dont 32 chefs d'Etat et plus de 100 ministres, étaient présents pour le lancement de la Zlec dans la capitale nigérienne.

Les pays membres de l'Union africaine (UA) ont lancé symboliquement dimanche à Niamey la "phase opérationnelle" de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), qui doit constituer un pas vers la " paix et la prospérité en Afrique" et devenir "le plus grand espace commercial au monde".

"L'entrée en vigueur de la Zlec est l'événement le plus important dans la vie de notre continent depuis la création de l'OUA (Organisation de l'unité africaine) en 1963 et sa transformation en Union africaine", a affirmé en ouverture du sommet l'hôte nigérien, le président Mahamadou Issoufou, un des plus ardents promoteurs de la zone.

Plusieurs chefs d'Etat se sont succédé sur l'estrade du sommet de l'UA pour lancer les cinq "instruments opérationnels" ("système de paiement numérique", "portail de suivi" et "règles d'origine"...) avant que le président Issoufou ne dévoile une plaque lançant la Zlec.

Quelque 4.500 délégués et invités, dont 32 chefs d'Etat et plus de 100 ministres, étaient présents pour l'événement dans la capitale nigérienne, sous haute surveillance, qui a fait peau neuve avec un aéroport flambant neuf, des routes élargies et de nouveaux hôtels et bâtiments.

- "Un vieux rêve se réalise" -

"Un vieux rêve se réalise. Les pères fondateurs doivent en être fiers", a lancé le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Le géant nigérian, réticent jusque-là, et son voisin le Bénin ont signé l'accord dimanche en ouverture du sommet, sous les applaudissements de leurs homologues.

54 des 55 pays africains vont constituer ce nouveau marché dont le siège sera à Accra.

Seule l'Erythrée n'a pas signé l'accord mais a annoncé qu'elle était disposée à le faire. Une équipe d'experts de l'UA va se rendre prochainement dans ce pays.

"Le chemin est encore long", a commenté le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

D'âpres négociations se poursuivaient dimanche en coulisses sur la mise en oeuvre progressive de la Zlec, qui doit réunir 1,2 milliard de personnes.

Les discussions achoppent notamment sur le calendrier des réductions des droits de douane et "la vitesse à laquelle on les fait baisser" mais aussi sur la circulation de biens importés de l'étranger, a confié une source diplomatique.

Le marché devrait être actif à partir du 1er juillet 2020. "Il faut donner un calendrier pour que tout le monde puisse jouer son rôle dans la préparation du marché (unique)", a expliqué le commissaire au Commerce et à l'Industrie de l'UA, Albert Muchanga.

- Lutte contre le jihad -

Chiedu Osakwe, le négociateur en chef nigérian, souligne que la "libéralisation du commerce doit s'aligner sur des réformes structurelles" internes. "Aucun pays ne va tout libéraliser" d'un coup, souligne-t-il, précisant que le processus devrait s'étendre sur plusieurs années.

"Les pays les moins développés ont dix ans pour supprimer les droits de douane. Un groupe de six pays (parmi les moins développés, dont le Niger et le Malawi)" a obtenu 15 ans, a précisé à l'AFP Cristina Chatima, directrice du commerce du Malawi.

L'UA estime que la Zlec permettra d'augmenter de près de 60% d'ici à 2022 le commerce intra-africain et de donner un coup de fouet à l'ensemble de ses économies. Ses détracteurs évoquent le manque de complémentarité des économies et craignent que des importations bon marché ne portent préjudice aux petits producteurs agricoles et industriels.

Parmi les autres dossiers abordés lors de la journée: la lutte contre les jihadistes, la situation en Libye et au Soudan (suspendu de l'UA) et l'émigration.

Les pays de la force G5-Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad), qui peinent dans leur lutte contre les jihadistes en raison notamment du manque de ressources, ont demandé l'appui des autres Etats africains dans leur quête d'un plus grand soutien de l'ONU.

Le président Issoufou a appelé samedi à "la mise en place d'une coalition internationale de lutte contre le terrorisme au Sahel, à l'image de la coalition mise en place pour lutter contre Daech (groupe Etat islamique, NDLR) au Moyen-Orient".

Avec AFP

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