Un autre opposant, Kizza Besigye, plusieurs fois candidat malheureux à l'élection présidentielle contre M. Museveni, était également empêché de quitter son domicile par les forces de l'ordre.
Les partis des deux hommes appellent à manifester dans la journée contre le mauvais état des routes et plus généralement contre les mesures prises par le régime de M. Museveni, au pouvoir depuis 1986, pour offrir une image avantageuse du pays aux visiteurs des deux sommets.
Mardi, les deux formations ont accusé le gouvernement d'arrêter des sans-abri et de raser des milliers de petits commerces avant le sommet du Mouvement des non-alignés, qui s'est ouvert cette semaine et sera suivi d'une réunion du groupe G77+Chine, comprenant 134 pays en développement.
Bobi Wine, ancien chanteur devenu député et porte-voix d'une jeunesse urbaine, a déclaré sur X que des soldats et policiers avaient "encerclé" sa maison à Magere, au nord de la capitale Kampala, avant de le placer en "résidence surveillée".
"Réparez nos routes ! Libérez les prisonniers politiques ! Libérez l'Ouganda !" a ajouté Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, 41 ans, qui fut le principal rival du président à la présidentielle de 2021.
"Barricadé chez moi à cause des LÂCHES ! Nous ne ferons pas demi-tour, nous méritons mieux. Faites s'ils vous plaît ce que vous pouvez, où que vous soyez, avec ce que vous avez, pour montrer l'état terrible des routes aujourd'hui", a pour sa part déclaré Kizza Besigye, 67 ans, sur X.
Les deux hommes ont été arrêtés ou placés en résidence surveillée à de multiples reprises par le régime de M. Museveni.
"Rassemblements illégaux"
Un porte-parole de la police a confirmé un "déploiement de sécurité" autour des résidences des deux opposants.
"Nous avons pris des mesures pour les empêcher d'inciter des gens à tenir des rassemblements et des manifestations politiques illégales", a expliqué à l'AFP le porte-parole de la police de Kampala Patrick Onyango, évoquant des "mesures préventives".
"Nous mettons en garde ceux qui prévoient de participer à des réunions et des manifestations illégales: ils seront arrêtés et poursuivis conformément à la loi", a-t-il ajouté.
M. Besigye, contacté par l'AFP, a toutefois appelé ses partisans à manifester.
"Des routes en bon état ne devraient pas être réservées aux chefs d’État participant aux sommets", a-t-il estimé. Les citoyens "méritent des routes en meilleur état, sans les nids de poule que nous voyons partout".
Mardi, Bobi Wine, qui dirige la Plateforme d'unité nationale (NUP), avait accusé les autorités de vider Kampala de ses sans-abri, et le Forum pour le changement démocratique de M. Besigye avait déploré la destruction pure et simple de kiosques et d'échoppes par milliers, notamment dans le quartier abritant les deux réunions internationales.
Les autorités ont également interdit à la plupart des motos-taxis de circuler à Kampala pendant toute la durée du sommet des non-alignés.
Le gouvernement a déclaré à l'AFP qu'il avait averti la population "que certaines de leurs entreprises étaient illégales et que les structures n'étaient pas planifiées".
Selon lui, environ 4.000 visiteurs, dont plus de 50 chefs d'État, ont confirmé leur participation aux deux sommets dont le second doit se terminer le 23 janvier.
Le Mouvement des non-alignés a été fondé en 1961 pour donner une plus grande voix aux pays coincés dans la lutte de pouvoir entre les États-Unis et l'Union soviétique.
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