À Niamey, la capitale du Niger, le correspondant de VOA Afrique a tendu son micro à une jeune femme qui a été mariée alors qu'elle n'avait que 12 ans. Elle s’est échappée de son foyer et a réussi, grâce à une association qui lutte contre ces pratiques, à reconstruire sa vie.
Derrière un voile, Djamila Moussa, qui a maintenant 27 ans, a accepté de raconter son histoire.
"Mon père m'a donné en mariage au fils de son grand-frère", explique la jeune fille, "où l'on a commencé à me frapper et à me battre".
Cette union scellée contre son gré et celui de sa maman n’aura donc pas duré longtemps. Une nuit, elle décide de s’en aller et parcourt plus de 40 km pour monter dans un camion et se retrouver à Niamey dans une famille inconnue.
C’est de là qu’elle est conduite au siège de l’association de Mariama Moussa. "Djamila était traumatisée, elle a eu le courage de fuir à cet âge et ce n'est pas facile, ce n'est pas donné à tout le monde", confie-t-elle.
Des cas comme celui de Djamila, la présidente de l’ONG SOS femmes et enfants victimes de violences familiales en reçoit régulièrement. La structure les prend en charge comme elle peut.
Djamila par exemple est recrutée comme femme de ménage au sein de l’ONG. C’est ici qu’elle a rencontré son mari avec qui ils ont aujourd'hui trois enfants. Elle participe aussi aux activités de sensibilisation sur le mariage précoce.
"J'essaie d'expliquer aux parents de laisser les jeunes filles grandir et d'avoir l'esprit ouvert", souligne Djamila.