Leur bateau de fortune, "dangereusement surchargé", se trouvait à 71 milles marins (131 km) des côtes libyennes, selon l'ONG, lorsque l'Ocean Viking s'est porté à leur secours.
L'équipage a été alerté vers 5h30 du matin qu'un bateau était en détresse, "alors qu'on venait tout juste d'arriver sur zone après une escale technique de plusieurs jours à Marseille", a indiqué à l'AFP Fabienne Lassalle, directrice-adjointe de SOS Méditerranée.
Les 84 rescapés viennent du Bangladesh, du Maroc et de Somalie, a-t-elle précisé, ajoutant que 21 étaient des mineurs non-accompagnés.
"Une fois de plus ce sauvetage s'est passé dans le plus grand désordre et démontre l'incompétence des autorités libyennes", a déploré Mme Lassalle.
Depuis l'été 2018, succédant à l'Italie qui assurait auparavant ce rôle, les garde-côtes libyens sont chargés par l'Europe de coordonner les sauvetages dans une vaste "zone de recherche et de secours" dépassant leurs eaux territoriales.
"Nous avons tenté à trois reprises, sans succès, de joindre les coordinateurs, et la personne qui a fini par répondre ne parlait pas anglais", a raconté Mme Lassalle au sujet du sauvetage de mardi.
Fin janvier, SOS Méditerranée a porté secours à plus de 400 migrants en 72 heures, qu'elle a ensuite fait débarquer à Tarente, dans le sud de l'Italie. "Ces sauvetages montrent que l'activité sur la zone est dense, avec des besoins importants", a insisté Mme Lassalle, s'inquiétant notamment "de la fin prochaine de l'opération européenne Sofia".
En 2019, l'Organisation internationale des migrations (OIM) a recensé 1.283 décès connus en Méditerranée, la route centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie étant la plus mortelle. Au moins 19.164 migrants auraient péri dans les flots ces cinq dernières années.