Des hommes armés ont tué au moins 20 personnes, dont deux femmes et des enfants, qui étaient retournés sur leurs terres au Darfour dans l'ouest du Soudan pour la première fois depuis des années, a affirmé samedi à l'AFP un chef tribal.
L'attaque survenue vendredi dans le Darfour-Sud a également fait 20 blessés, a indiqué Ibrahim Ahmad, joint par téléphone depuis Khartoum. Le bilan des morts "risque de s'alourdir car certains blessés sont dans un état grave", a-t-il dit.
Ces paysans, les propriétaires originaux de ces terres, avaient été autorisés à revenir, au terme d'un accord conclu il y a deux mois sous l'égide du gouvernement entre ces propriétaires et ceux qui s'y étaient installés durant le conflit au Darfour, selon le chef tribal.
"Aussi beaucoup de familles sont venues pour cultiver leur terre. Mais vendredi, des hommes armés sont arrivés et ont ouvert le feu sur (les paysans), tuant vingt d'entre eux, dont deux femmes et des enfants", a-t-il ajouté.
La tuerie a eu lieu dans le lieu-dit d'Aboudos, à 90 km au sud de Nyala, la capitale du Darfour-Sud.
Le Darfour, où sévissent des groupes armés, est une vaste région qui s'étire le long des frontières avec la Libye, le Tchad, la République centrafricaine et le Soudan du Sud.
La région est le théâtre de violences depuis près de 20 ans. En 2003, un conflit y a éclaté entre le régime à majorité arabe d'Omar el-Béchir, aujourd'hui déchu, et des insurgés issus de minorités ethniques s'estimant marginalisées, faisant plusieurs centaines de milliers de morts selon l'ONU.
En 2005, l'Union africaine a déployé des soldats de maintien de la paix dans l zone. Deux ans plus tard, en 2007, cette force a été renforcée par des milliers de Casques bleus, formant la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD).
Les violences meurtrières, dont les attaques de groupes armés, se sont poursuivies ces dernières années mais avec une moindre intensité que dans les années 2000.
Le 14 juillet, la MINUAD s'indignait d'une attaque meurtrière menée par "des hommes armés non identifiés", contre un camp de déplacés internes. L'attaque a fait au moins 9 morts et 20 blessés, selon un communiqué.