Les responsables soudanais assurent que le conflit déclenché en 2003 a pris fin dans cette vaste région de l'ouest du pays, où le gouvernement a décrété un cessez-le-feu unilatéral.
Mais un expert des droits de l'Homme de l'ONU sur le Soudan, Aristide Nononsi, qui s'est rendu au Darfour la semaine dernière, a fait état de la poursuite de violences en dépit d'une accalmie globale.
"Les cas de banditisme, de vol à main armée, de meurtre, de viol (...) d'affrontements intercommunautaires pour des terres agricoles (...) demeurent des préoccupations majeures", a souligné M. Nononsi devant des journalistes à Khartoum.
Selon lui, la violence intercommunautaire est devenue un enjeu majeur du conflit au Darfour. "La situation a été exacerbée par l'impunité générale, un Etat de droit faible (au même titre que les) institutions juridiques", a-t-il assuré.
Du 27 janvier au 18 février, neuf viols ont été signalés dans un camp de déplacés à Sortoni au Darfour, a indiqué M. Nononsi en précisant que de nombreux autres cas ne sont pas signalés en raison de la peur.
M. Nononsi a d'autre part exhorté Khartoum à libérer tous les militants détenus arbitrairement et sans inculpation, notamment un professeur d'université qui a entamé une grève de la faim.
Plusieurs dirigeants et militants de l'opposition ont été arrêtés depuis décembre dans le cadre d'une opération de répression de manifestations contre la décision du gouvernement d'augmenter les prix du carburant.
L'expert des Nations unies s'est dit préoccupé par le "harcèlement, les arrestations et la détention prolongée" de représentants de la société civile par le puissant Service national du renseignement et de la sécurité.
Le conflit qui frappe la vaste région désertique du Darfour a éclaté en 2003 lorsque des minorités ethniques rebelles ont pris les armes contre le gouvernement du président soudanais, Omar el-Béchir.
L'ONU estime que les combats ont fait au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.
Avec AFP