Un camion transportant des civils déplacés en raison de combats dans le nord du pays et devant être relocalisés à Yei (150 km au sud-ouest de Juba) "est tombé dans une embuscade", a déclaré à l'AFP Dominant Kawcgwok, porte-parole adjoint de la police sud-soudanaise, précisant que la plupart des victimes étaient des femmes et enfants.
"Nous avons perdu 21 personnes" et une vingtaine ont été blessées, a déclaré M. Kawcgwok.
Selon des médias locaux, le gouvernement du président Salva Kiir a rejeté la responsabilité de cette attaque sur des troupes rebelles loyales à l'ex-vice-président et rival de M. Kiir, Riek Machar.
Ce dernier est actuellement réfugié à Khartoum après avoir fui des combats meurtriers à Juba en juillet.
La mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) a fait part lundi dans un communiqué "d'informations profondément troublantes sur des violences abominables" contre des civils à Yei. La Minuss "est extrêmement préoccupée par la détérioration continue de la situation sécuritaire à Yei, (dans la province) Central Equatoria, où la mission se voit toujours refuser l'accès".
Dans un incident séparé, trois bus de passagers reliant Juba à l'Ouganda ont été attaqués lundi par des inconnus armés, a ajouté M. Kawcgwok, précisant qu'aucun des passagers n'avait été blessé.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole de la police ougandaise a confirmé l'attaque de lundi mais a indiqué que plusieurs passagers avaient été enlevés, sans pouvoir en déterminer le nombre exact.
"Il y a eu une embuscade contre des bus se rendant en Ouganda, perpétrée par des hommes en armes, côté sud-soudanais, ce (lundi) matin", a déclaré à l'AFP Felix Kaweesa.
"Les assaillants ont tiré sur l'un des bus et l'ont brûlé. Ils ont dévalisé (les passagers) des bus et enlevé plusieurs des passagers (...) Une partie des personnes enlevées, parmi lesquelles des Ougandais, a pu être secourue par l'armée sud-soudanaise mais d'autres manquent toujours à l'appel", a détaillé M. Kaweesa.
"Nous sommes en lien avec nos homologues sud-soudanais pour avoir plus de détails sur cette attaque", a-t-il ajouté.
Ces dernières violences mettent en lumière à quel point la situation est volatile au Soudan du Sud, où la guerre civile qui a éclaté en décembre 2013 a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 2,5 millions de civils et provoqué une grave crise humanitaire.
Un accord de paix signé en août 2015 avait fait naître de timides espoirs de pacification du pays qui a accédé à l'indépendance en 2011, et fin avril 2016, M. Machar était revenu à Juba en tant que vice-président pour former un gouvernement d'union nationale avec le président Kiir.
Mais la capitale a été le théâtre de violents affrontements début juillet entre les forces de M. Kiir et celles de M. Machar, qui ont fait des centaines de morts et plus de 70.000 réfugiés.
Les violences se poursuivent dans plusieurs régions. Ainsi, le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est inquiété le 30 septembre de la situation d'environ 100.000 personnes "piégées" à Yei (150 km au sud-ouest de Juba), qui est encerclée par les forces gouvernementales sud-soudanaises.
Avec AFP