Plus jeune pays du monde, le Soudan du Sud est en proie à des violences à caractère politico-ethnique et à une instabilité chronique depuis son indépendance du Soudan en 2011.
Les affrontements entre bandes armées et milices rivales dans l'Etat du Nil Supérieur au Soudan du Sud ont tué "au moins 166 civils et 237 ont été blessés ces quatre derniers mois", et 20.000 personnes ont également fui les violences, a déclaré Volker Türk dans un communiqué.
"Ces meurtres, ainsi que les informations faisant état de violences sexistes, d'enlèvements, de destructions de biens et de pillages constituent de graves atteintes aux droits humains et doivent cesser", a-t-il affirmé, demandant aux autorités et aux chefs communautaires "d'agir rapidement pour mettre fin à l'effusion de sang".
"Il est important que le gouverment du Soudan du Sud conduise une enquête rapide, complète et impartiale sur ces violences et qu'il traduise les responsables devant la justice, conformément au droit international", a-t-il ajouté.
Le 7 décembre, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait affirmé que de nombreux civils avaient fui dans le camp de Malakal, toujours dans l'Etat du Nil Supérieur. Le camp, installé il y a dix ans et prévu pour accueillir 12.000 personnes, en accueille désormais 37.000.
Selon le HCR, le conflit a débuté le 15 août dans le village de Tonga, à environ 500 kilomètres au nord de la capitale Juba, avant de s'étendre à d'autres villages et à des régions voisines. Le président Salva Kiir avait affirmé dans un communiqué le 7 décembre être "déterminé à faire tout ce qu'il était possible pour arrêter la violence dans le Nil Supérieur et dans les autres régions" du pays.
Après avoir obtenu son indépendance, le Soudan du Sud a sombré dans une guerre civile entre les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir, qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Un accord de paix signé en 2018 prévoit le principe d'un partage du pouvoir au sein d'un gouvernement d'union nationale, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président. Mais il reste largement inappliqué, en raison des querelles persistantes entre les deux rivaux, laissant le pays en proie à la violence à l'instabilité chronique.
L'ONU et la communauté internationale accusent régulièrement les dirigeants sud-soudanais de maintenir un statu quo, d'attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics.