Le président du Sud-Soudan Salva Kiir a appelé mercredi 18 novembre le Parlement à "coopérer" dans l'application effective de l'accord de paix signé fin août pour mettre fin à près de deux ans de guerre civile et demandé à la communauté internationale d'apporter son soutien financier.
Le chef de l'Etat a répété être "prêt à mettre en oeuvre l'accord dans l'esprit et la lettre" et être en train de préparer le gouvernement d'union nationale prévu par ce texte, auquel reste opposée une partie des cadres de son régime. Mais il a accusé la rébellion menée par son ancien vice-président Riek Machar d'être "occupée à attaquer les positions de l'armée" dans plusieurs régions du pays.
"Je vous appelle tous, représentants du peuple, à coopérer avec moi et à me donner la main pour la mise en oeuvre de l'accord (de paix), dans l'intérêt de notre peuple et de notre pays bien-aimé", a déclaré M. Kiir dans un discours aux deux chambres du Parlement et à la nation à Juba, en présence du gouvernement.
"Nous devons mettre fin au bain de sang et à la destruction dans notre pays, a-t-il martelé. Nous avons tous l'obligation morale et légale de faire ce qui est bon pour notre peuple au lieu de causer plus de maux et de souffrances."
Le Soudan du Sud, plus jeune nation du monde, a fait sécession du Soudan et proclamé son indépendance en juillet 2011, après plusieurs décennies de conflit avec Khartoum.
Des antagonismes politico-ethniques entre MM. Kiir et Machar à la tête du régime l'ont fait replonger dans la guerre civile en décembre 2013. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, chassé plus de 2 millions de personnes de chez elles et poussé le pays, l'un des moins développés au monde, au bord de la famine.
Quatre "priorités immédiates"
Le chef de l'Etat a énuméré les "priorités immédiates" : "un : mise en oeuvre du cessez-le-feu permanent et des dispositions provisoires en matière de sécurité ; deux : rénovation des écoles et hôpitaux détruits ; trois : fourniture d'eau potable ; quatre : réhabilitation et rénovation des infrastructures dans les zones de guerre".
"Tous ces programmes nécessitent de l'argent (...) Mon gouvernement fera tout pour assumer ces dépenses, mais ce sera dur avec les niveaux actuellement bas du prix du pétrole", a-t-il souligné. "Nous avons besoin de nos partenaires et amis pour permettre la mise en oeuvre en douceur de l'accord de paix."
Le pétrole, dont Juba a récupéré 75 % des réserves du Soudan pré-partition, assurait avant le conflit 98 % des recettes du jeune pays. Sa production a chuté d'au moins un tiers (à environ 150 000 barils/jour) en raison de la guerre.
Avec AFP