"Nous vous fermerons, vous médias, si vous interviewez des rebelles ici pour relayer leurs projets ou politiques pour le Soudan du Sud", a lancé le ministre de l'Information, Michael Makuei, à des journalistes, peu après la diffusion par une radio locale d'un entretien avec un chef rebelle.
"Interviewer des rebelles pour leur permettre de disséminer leurs idées répugnantes auprès de la population et de contaminer les esprits n'est autre que de l'agitation négative", a-t-il ajouté, menaçant de mettre les journalistes "en position de ne plus parler".
Ces menaces interviennent dans un climat de pression croissante contre les médias au Soudan du Sud.
Des groupes de défense des droits de l'Homme ont à plusieurs reprises dénoncé les tentatives du pouvoir sud-soudanais de museler la presse et d'étouffer tout débat sur la façon de mettre un terme au conflit civil.
La semaine dernière, le Soudan du Sud a perdu six places dans le dernier classement annuel de la liberté de la presse de Reporters sans frontières: il occupe désormais la 125e place sur 180.
Les affrontements, qui depuis décembre 2013 ont déjà fait des dizaines de milliers de morts et deux millions de sans-abris, sont largement alimentés par la rivalité qui oppose le président sud-soudanais Salva Kiir à son ancien vice-président Riek Machar.
Les deux camps rivaux sont accusés d'innombrables atrocités, et 2,5 millions de Sud-Soudanais sont menacés par la famine, selon l'ONU. Un énième cessez-le-feu a été signé début février mais n'a pas été respecté plus que les précédents.
Le gouvernement a annoncé vendredi le report des élections de deux ans et prolongé d'autant le mandat du président Salva Kiir.
VOA/AFP