Ban Ki-moon a invité mardi le président du Soudan du Sud et le chef de la rébellion à se réunir à l'ONU fin septembre pour trouver une paix durable, le Conseil de sécurité se montrant toutefois divisé après le rejet de sanctions par la Russie et l'Angola.
Gouvernement et rébellion s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu conclu le 29 août au Soudan du Sud.
Le chef des rebelles et ancien vice-président Riek Machar a annoncé qu'il participerait à la réunion proposée par le secrétaire général de l'ONU, prévue en marge de son Assemblée générale le 29 septembre, a indiqué mardi à l'AFP son porte-parole.
Le vice-président du Soudan du Sud, James Wani Igga, figure lui sur une nouvelle liste d'intervenants à cette assemblée publiée mardi, suggérant que le président Salva Kiir ne compte pas venir.
Le chef de l'ONU Ban Ki-moon "espère que la réunion se tiendra au plus haut niveau pour s'assurer que le cessez-le-feu soit bien mis en oeuvre et très largement soutenu par la communauté internationale", a rapporté mardi un porte-parole de l'ONU.
Des représentants des pays voisins, ainsi que des Etats-Unis, du Royaume-Uni et d'autres pays européens devraient aussi participer à cette rencontre.
Le président Salva Kiir s'est dit mardi à Juba "déterminé" à appliquer "sincèrement" l'accord de paix.
Lundi l'armée sud-soudanaise avait accusé la rébellion d'avoir mené de nouvelles attaques près de Malakal, capitale de l'Etat du Haut Nil (nord-est), mais a affirmé les avoir repoussées.
Parallèlement à l'invitation lancée mardi par le secrétaire général de l'ONU, la Russie et l'Angola ont bloqué ce même jour une demande de sanctions proposées par les Etats-Unis à l'encontre de deux responsables militaires du Soudan du Sud.
"Les Etats-Unis se contentent de dire +sanctions, sanctions, sanctions+ mais dans certains cas, elles aggravent la situation", a déclaré à la presse l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine.
Il a précisé que le vote de la Russie suivait une visite récente à Moscou des ministres des Affaires étrangères du Soudan et du Soudan du Sud, qui auraient tous deux plaidé contre l'imposition de sanctions.
Enième tentative pour faire pression sur le gouvernement et la rébellion du jeune pays ravagé par vingt mois de guerre civile, les sanctions proposées par les Etats-Unis (gel des avoirs et interdiction de voyager) visaient Paul Malong, un des responsables de l'armée sud-soudanaise, et le commandant rebelle Johnson Olony.
Les 15 membres du Conseil de sécurité avaient jusqu'à 19H00 GMT pour se prononcer sur cette demande. Des diplomates ont indiqué que la Russie et l'Angola avaient finalement voté contre.
Le Conseil avait décrété en juillet des sanctions contre six chefs militaires au Soudan du Sud, trois responsables du côté des forces gouvernementales et trois du côté des rebelles. Une première depuis le début de la guerre civile en décembre 2013.
Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, grâce à la partition du Soudan, sous les auspices des Etats-Unis. La plus jeune nation du monde a replongé deux ans et demi plus tard dans la guerre en raison de dissensions politico-ethniques, alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.
Les combats et les massacres ont fait plus de 2,2 millions de personnes déplacées et plongé le pays dans une catastrophe humanitaire.
Avec AFP