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Standard & Poor's dégrade la note du Nigeria


Marché de Abuja, Nigeria
Marché de Abuja, Nigeria

"Bien que la dette nationale du gouvernement nigérian soit relativement basse, le pourcentage de sa dette par rapport aux revenus de l'Etat est élevé et augmente", inscrit le rapport de S&P, soulignant de fait que "la note du Nigeria passe de B+ à B."

L'agence de notation avait prévu une croissance de 3% sur la période de 2016-2019 pour le géant africain, mais le pays n'arrive pas à faire face à de nombreux facteurs affectant son économie, notamment à la chute du prix du baril de pétrole, et aux attaques répétées contre ses infrastructures d'hydrocarbures dans le Delta du Niger par des groupes armés indépendantistes.

"La production de pétrole (qui compte pour 70% des revenus de l'Etat, ndlr) est passé de 2,1 millions de barils par jour au premier trimestre à 1,7 million au second", note l'agence.

La semaine dernière, le gouvernement d'Abuja a donné son accord pour un plan d'emprunts internationaux avec la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, la banque chinoise Exim et l'Agence de Coopération Internationale du Japon, sans dévoiler le montant recherché.

S&P estime que l'emprunt pourrait atteindre 3.6% de la valeur de son PIB, le Nigeria affirmant vouloir redonner du souffle à des secteurs très spécifiques comme l'éducation, l'agriculture, la santé et les projets de chemins de fer, qui manquent cruellement de capitaux et dont le pays a besoin pour diversifier son économie.

La chute des exportations de pétrole a entraîné une importante pénurie de devises étrangères dans le pays, qui peine à importer ses produits de première nécessité, notamment le carburant raffiné et entraîné une inflation à deux chiffres.

Vendredi matin, juste avant l'annonce de S&P, la ministre nigériane des Finances a annoncé que le Nigeria allait lever des euro-obligations à hauteur de 1 milliard de dollars sur les marchés internationaux pour tenter de relancer son économie, pour supporter ses prochains emprunts, et tenir son budget annuel historique de près de 20 milliards de dollars.

"Je tiens à réaffirmer que nous avons un plan stratégique pour sortir de la récession dans laquelle nous nous trouvons. Nous souhaitons que cette récession soit la plus courte possible", a insisté vendredi la ministre lors d'une conférence de presse à Abuja.

S&P souligne dans son dernier rapport que les efforts du gouvernement "pour instaurer un compte de trésorerie unique, améliorer le secteur de l'énergie, réformer la compagnie nationale des hydrocarbures (NNPC), diversifier les revenus et restructurer la fiscalité", sont réels mais pourraient prendre encore quelques années.

"Nous prévoyons une contraction du PIB à 1% pour 2016, une augmentation faible de 2% l'année prochaine, et un retour à +4% à partir de 2018", souligne S&P.

Le Nigeria est entré en récession au deuxième trimestre, et a perdu sa place de première économie et de premier exportateur de pétrole du continent africain.

Avec AFP

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