L'insécurité alimentaire explose dans plusieurs zones de la Grande Ile qui subit les effets de trois années consécutives de précipitations inférieures à la moyenne, mêlés à ceux de la pandémie de Covid-19.
Le Grand Sud malgache, très pauvre, où la majorité de la population survit difficilement de l'agriculture, subit l'essentiel de l'impact.
ACF dit avoir accueilli plus de 4.000 enfants de moins de cinq ans dans ses centres de santé mobiles du Grand Sud depuis le début de 2021, plus du double de la même période de 2020, époque où l'insécurité alimentaire était déjà largement répandue.
"Il s'agit d'une urgence humanitaire, les enfants vont mourir si nous ne les prenons pas en charge", a déclaré dans un communiqué la directrice des opérations d'ACF en Afrique australe, Valérie Ceylon.
La situation est "bien plus grave que les autres années" dans le sud de Madagascar, qui connaît chaque année une période dite de soudure, entre la fin des réserves de la récolte précédente et les nouvelles récoltes, avertit ACF.
Selon l'ONG, qui réclame des financements supplémentaires, ses équipes ont été les témoins de "pratiques alimentaires désespérées", des gens mangeant de la glaise ou des mangues non mûres.
Le manque de précipitations a, dans certains foyers, épuisé le stock de nourriture dès septembre 2020.
Outre la sécheresse, la déforestation a augmenté l'intensité des tempêtes de sable qui détruisent les récoltes, suscitant des prévisions pessimistes quant à la production agricole de l'année à venir.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a appelé en janvier à une aide d'urgence de 35 millions de dollars pour combattre la crise alimentaire à Madagascar.