Beaucoup de détenus, la plupart des civils, accusés de liens avec l'opposition ou avec des groupes rebelles, sont morts suite à ces traitements inhumains, selon l'ONG de défense des droits de l'Homme.
Amnesty rapporte également la violence des soldats à l'encontre des prisonniers. "Le traitement que subissent ces détenus n'est ni plus ni moins que de la torture", affirme Muthoni Wanyeki, représentant de l'ONG pour l'Afrique de l'Est, ajoutant que les prisonniers "ne reçoivent de la nourriture qu'une à deux fois par semaine, et des quantités d'eau très insuffisantes".
L'armée sud-soudanaise n'a pas souhaité répondre aux accusations mais a déjà nié les rapports publiés l'année passée, dénonçant la détention dans des containers à bateaux.
C'est pourtant une procédure courante au Soudan du Sud, où la température dans ces containers en métal peuvent facilement atteindre les 40 degrés. Dans ce dernier rapport, Amnesty International a enquêté sur un site de détention appelé Gorem, à une vingtaine de kilomètres de la capitale Juba.
Sur les images satellites publiées par l'ONG, on peut voir quatre containers de ce type, disposés en L, derrière une double clôture grillagée.
"Les prisonniers doivent être soit jugés devant une cour indépendante, soit relâchés", a demandé M.Wanyeki, indiquant que la plupart d'entre eux sont des civils "qui n'ont jamais comparu devant la justice pour aucune faute".
En octobre 2015, les troupes gouvernementales ont tué au moins 50 personnes dans la ville de Leer, en les jetant dans un container, par une chaleur accablante, selon la JMEC, une commission de surveillance du cessez-le-feu soutenue par la communauté internationale.
Le gouvernement a nié ces allégations mais Amnesty, qui a poursuivi l'enquête, a retrouvé 23 témoins de la scène, qui affirment avoir vu des hommes et de jeunes garçons entravés être conduits vers un container, mais aussi des cadavres jetés à l'extérieur.
Le Soudan du Sud a plongé dans une guerre civile meurtrière et dévastatrice en décembre 2013. Le chef rebelle, Riek Machar, a toutefois regagné Juba en avril dans le cadre d'un accord de paix, devenant vice-président et formant un gouvernement d'union nationale avec le président Salva Kiir.
Mais les combats se poursuivent dans diverses parties du pays, alimentés par des milices locales qui ne s'estiment pas tenues par l'accord de paix. Les deux camps ennemis sont accusés de massacres ethniques, de viols de masse, de tortures, ainsi que de recruter et tuer des enfants.
Avec AFP