Les prélats africains se sont plaints que leur approche des problèmes familiaux, souvent très différente de l'approche occidentale, ne soit pas bien prise en compte.
Mgr Charles Palmer-Buckle, archevêque d'Accra, a déploré lors d'une conférence de presse que la première partie de l'"instrumentum laboris", document de travail étudié scrupuleusement par des groupes linguistiques, "sembl(ait) avoir été rédigée par quelqu'un à qui semblait manquer la perspective africaine".
Un reproche récurrent dans les interventions des prélats africains. Ces évêques soulignent notamment l'importance de prendre en considération la "famille étendue" à côté du schéma familial réduit (homme, femme, enfants) d'Occident, ou affirment encore que l'abandon des personnes âgées n'est pas un phénomène africain.
"L'Afrique ne bloque pas les travaux. Elle propose ce qu'elle ressent avec force", a affirmé le prélat ghanéen. "Nous ne bloquons pas, nous sommes là pour partager! Mais nous avons la perception qu'une chose qui est bonne en Afrique n'est pas perçue comme assez bonne pour le reste du monde".
Sur l'homosexualité, il a souligné que la parole du pape "Qui suis-je pour juger?" avait eu un grand impact également en Afrique, mais que cette question demeurait "culturellement difficile". Les mentalités ne peuvent évoluer "d'un jour à l'autre" et cela "prend du temps", a-t-il commenté, en condamnant les pressions exercées par certains pays occidentaux pour que les nations africaines acceptent le mariage gay.
Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a confirmé des fuites de presse selon lesquelles le pape, dans sa mise au point de mardi, a employé l'expression forte "herméneutique (méthode) du complot", pour dénoncer certaines manoeuvres qui tendent à diviser l'assemblée.
En effet, des acteurs du camp conservateur ou du camp progressiste exercent des pressions pour mettre en garde contre les positions du camp adverse, sur l'ouverture aux homosexuels ou aux divorcés remariés par exemple.
La composition de la commission de dix membres chargée de rédiger le document final a également été critiquée par certains participants, qui la jugent déséquilibrée et contrôlée par les "progressistes".
La discussion s'est poursuivie dans une ambiance "fraternelle" mais "vivace", selon les rapporteurs au synode, alors même que les passages les plus controversés (divorcés remariés, homosexuels, notamment) ne seront abordés que dans la troisième et dernière semaine.
Avec AFP