Face à cet afflux, le Programme alimentaire mondial de l'ONU se mobilise pour répondre aux besoins des familles nouvellement arrivées dans la partie ouest d'Alep, contrôlée par les forces gouvernementales.
Acheminer de l'aide dans Alep-Est, sous contrôle des rebelles, reste en revanche une mission trop risquée pour l'ONU, qui attend toujours le feu vert du gouvernement syrien, selon un porte-parole à Genève.
"Je suis extrêmement préoccupé par le sort des civils en raison de la situation alarmante et effrayante dans la ville d'Alep", a déclaré le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, dans une déclaration écrite.
A Alep-Est, l'"intensification des combats au sol et les bombardements aériens aveugles au cours des derniers jours auraient tué et blessé des dizaines de civils" alors que plus aucun hôpital ne fonctionne et que "les stocks alimentaires sont pratiquement épuisés", a-t-il déploré.
Après avoir résisté au siège imposé depuis juillet au secteur rebelle - où vivaient quelque 250.000 habitants - par le régime de Damas, les civils semblent prendre désormais le chemin de l'exode.
"L"intensité des attaques sur les quartiers d'Alep-Est au cours des tout derniers jours ont forcé des milliers de civils à fuir vers d'autres parties de la ville", a indiqué M. O'Brien.
"Les premiers rapports indiquent que jusqu'à 16.000 personnes ont été déplacées, beaucoup dans des situations incertaines et précaires. Il est probable que des milliers d'autres n'auront pas d'autre choix que de fuir si les combats continuent (...) à s'intensifier au cours des prochains jours", a-t-il ajouté.
Environ 10.000 d'entre eux se sont rendus à Alep-Ouest, où le Croissant-Rouge syrien les a enregistrés, tandis qu'entre 4.000 à 6.000 autres ont fui vers les zones contrôlées par les forces kurdes dans le nord-est d'Alep, a ensuite détaillé un porte-parole de l'ONU, Jens Laerke, lors d'un point de presse.
Les Kurdes ne sont pas alliés de Damas, mais ils luttent contre les jihadistes dont plusieurs centaines combattent dans Alep-Est au côté des groupes armés d'opposition.
Le 27 novembre, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait estimé que près de 10.000 personnes avaient fui durant le week-end Alep-Est, dont 6.000 vers la petite enclave kurde de Cheikh Maqsoud, et le reste vers les zones gouvernementales.
La bataille pour le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie, tourne nettement à l'avantage du régime, qui reprend un à un les quartiers contrôlés par les rebelles.
"Parallèlement, les bombardements aveugles de zones habitées par les populations civiles (...) se poursuivent sur Alep-Ouest (contrôlée par les forces gouvernementales), tuant et blessant des civils, et déplaçant plus de 20.000 personnes ces dernières semaines", a par ailleurs relevé M. O'Brien. Ces bombardements proviennent des zones rebelles.
Avec AFP