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Syrie : Hollande et Cameron appellent Moscou à cesser "immédiatement les attaques" contre l'opposition modérée


David Cameron et Francois Hollande,Paris, le 15 février 2016.
David Cameron et Francois Hollande,Paris, le 15 février 2016.

Le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron ont demandé jeudi à la Russie et au régime syrien de cesser "immédiatement les attaques" contre l'opposition modérée en Syrie, selon un texte de conclusions signé lors d'un sommet franco-britannique à Amiens.

La France et le Royaume Uni "demandent à la Russie et au régime syrien de mettre fin immédiatement aux attaques contre les groupes de l'opposition modérée" et de cesser les violations qui "compromettent les perspectives de paix" et "menacent d'aggraver de manière dramatique la crise des réfugiés et de profiter à Daech, affirme ce texte.

Les deux pays demandent aussi à toutes les parties, y compris Moscou et les forces du régime de Bachar al-Assad de "cesser toute attaque contre des civils et en particulier contre les installations médicales et leur personnel" et de "cesser leur marche vers Alep".

Paris et Londes ont réaffirmé leur soutien à l'opposition syrienne et "se félicitent de son attachement à un règlement politique au moyen d'une véritable négociation", poursuit leur déclaration commune.

Le cessez-le-feu, négocié et surveillé par la Russie et par les Etats-Unis et soutenu par l'ONU, est entré jeudi dans sa sixième journée. Mais Washington a exprimé ses inquiétudes après des informations selon lesquelles Damas a pu mener des attaques aux chars et à l'artillerie lourde contre des civils.

Le Premier ministre britannique David Cameron s'entretiendra vendredi au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande et le président russe Vladimir Poutine afin de maintenir le cessez-le-feu en Syrie, a annoncé jeudi Downing Street.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie a estimé jeudi que le succès de la trêve n'était pas "garanti", mais que "des progrès étaient "visibles", avant la tenue dans la journée d'une réunion du groupe de travail sur la cessation des hostilités.

"La situation sur le terrain pourrait être résumée comme étant fragile. Le succès (de la cessation des hostilités, ndlr) n'est pas garanti, mais des progrès sont visibles. Demandez aux Syriens", a déclaré Staffan de Mistura aux médias, à l'issue d'une rencontre du groupe de travail (task force) sur l'aide humanitaire.

"Le niveau de violence dans le pays a été fortement réduit. De façon générale, la cessation (des hostilités) tient", a-t-il dit.

"Malheureusement, nous devons admettre que comme dans toute cessation des hostilités ou cessez-le-feu, et en particulier dans ce cas, il y a toujours un nombre d'endroits où les combats se poursuivent, y compris dans des zones de Hama, Homs, Lattaquié et Damas", a-t-il ajouté.

M. de Mistura a toutefois souligné que ces combats restaient "contenus" et a annoncé que le groupe de travail sur la cessation des hostilités se réunirait une nouvelle fois dans l'après-midi. La dernière réunion de cette "task force" avait été convoquée lundi, sur demande du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.

Les discussions intersyriennes destinées à rétablir la paix en Syrie doivent reprendre le 9 mars à Genève. Elles auraient dû recommencer le 7 mars, mais elles ont été repoussées de deux jours en raison du manque de chambres d'hôtels, complets à cause du salon de l'automobile de Genève, a précisé M. de Mistura.

Il a également indiqué que "l'aide humanitaire et la cessation des hostilités étaient extrêmement importantes" mais qu'"elles ne sont pas des conditions préalables" au processus politique.

Un premier round de négociations intersyriennes début février à Genève avait tourné court en raison de l'intensification des bombardements russes en Syrie.

Depuis, un accord sur une cessation des hostilités a été négocié et conclu par les Etats-Unis et la Russie, avec le soutien de l'ONU.

Cette trêve, qui a débuté dans la nuit du 4 au 5 février, intervient cinq ans après le déclenchement d'une guerre qui a fait 270.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

Jan Egeland, principal conseiller de M. de Mistura, a indiqué jeudi que l'ONU espèrait acheminer de l'aide humanitaire dans la région de Kafr Batna (périphérie rurale de Damas), y compris dans 3 ou 4 zones assiégées de cette région.

Au total, plus de 4 millions de personnes vivent dans des zones difficiles d'accès en Syrie, et un demi-million dans des zones assiégées.

Avec AFP

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