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Syrie : les Kurdes établissent une région fédérale, rejetée par le régime et l'opposition


Des Kurdes du YPG près de Kobané en Syrie, le 26 décembre 2015. (REUTERS/Rodi Said)
Des Kurdes du YPG près de Kobané en Syrie, le 26 décembre 2015. (REUTERS/Rodi Said)

L'unification des trois "cantons" kurdes, en plus des régions récemment conquises par les forces kurdes dans le nord syrien, représenterait un pas de plus vers l'auto-détermination.

Les Kurdes de Syrie ont annoncé jeudi l'établissement d'une région fédérale dans les zones sous leur contrôle dans le nord du pays, une décision d'emblée rejetée par le régime de Damas comme par l'opposition.

"Le système fédéral a été approuvé pour la région Rojava (Kurdistan syrien) - Nord de la Syrie", a affirmé Sihanouk Dibo, un responsable du PYD, principal parti kurde en Syrie, à l'issue d'une réunion à Rmeilane dans le nord-est de la Syrie.

"Nous donnons notre bénédiction au projet du système fédéral Rojava-Nord de la Syrie", a indiqué de son côté Aldar Xelil, du comité préparatoire de ce projet.

Des conseils dont la mission sera de définir les contours de cette région et la nature de ce système seront formés dans la journée, ont précisé ces responsables.

L'unification des trois "cantons" kurdes (Afrine, Kobané et Jaziré) --en plus des régions récemment conquises par les forces kurdes dans le nord syrien-- représenterait un pas de plus vers l'auto-détermination.

Mais les Kurdes font valoir que leur projet est fondé sur une base "territoriale" et non "ethnique", avec des représentants de la population arabe et d'autres minorités dans ces zones.

Peu après l'annonce, une source au ministère des Affaires étrangères à Damas a "mis en garde toute partie ayant l'intention de porter atteinte à l'unité du territoire et du peuple syrien sous n'importe quel slogan, y compris ceux réunis à Rmeilane".

"Toute annonce en ce sens n'a aucune valeur juridique et n'aura aucun impact légal, politique, social ou économique tant qu'elle ne tienne pas compte de la volonté de l'ensemble du peuple syrien dans toutes ses tendances politiques", a poursuivi la source citée par l'agence officielle Sana.

De son côté, la Coalition de l'opposition s'est insurgée dans un communiqué contre "toute tentative de former des entités, des régions ou des administrations qui confisquent la volonté du peuple syrien".

"Mettre fin à l'oppression ayant touché un individu ou un groupe sous l'ère du clan Assad ne passe pas par des projets unilatéraux", selon le texte parvenu à l'AFP.

"La forme de l'Etat syrien, centrale ou fédérale, n'est pas du ressort d'une seule faction, d'une section de la société, d'un parti ou d'un mouvement mais est décidée après des négociations (...) avec une nouvelle constitution pour le pays puis un référendum populaire", poursuit le communiqué.

"La Coalition n'acceptera pas tout projet s'inscrivant en dehors de ce cadre", a conclu l'opposition.

Les Etats-Unis ont prévenu mercredi qu'ils ne reconnaîtraient pas la création d'une région unifiée et autonome kurde en Syrie, qui rencontre aussi l'hostilité de la Turquie voisine.

La Syrie est l'un des quatre pays où sont installés les Kurdes, avec la Turquie, l'Iran et l'Irak. Dans ce dernier pays, ils disposent dans le nord d'une autonomie de fait, légalisée par la Constitution irakienne de 2005 qui a instauré une République fédérale.

AFP

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