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Syrie: l'armée américaine va surveiller la frontière nord


Des militaires américains en Syrie, le 10 octobre 2016. (Photo US Army par le sergent 1re classe RW Lemmons IV via AP)
Des militaires américains en Syrie, le 10 octobre 2016. (Photo US Army par le sergent 1re classe RW Lemmons IV via AP)

L'armée américaine va surveiller la frontière nord de la Syrie pour éviter les tensions entre la Turquie et les Kurdes de Syrie, alliés de la coalition internationale antijihadiste, a annoncé mercredi le ministre américain de la Défense Jim Mattis.

"Nous sommes en train d'installer des tours d'observation dans plusieurs zones le long de la frontière syrienne, la frontière nord de la Syrie", a indiqué M. Mattis à des journalistes au Pentagone.

Le chef du Pentagone a précisé que l'objectif était de s'assurer que les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-turque sur laquelle la coalition s'appuie pour combattre l'organisation Etat islamique (EI), "ne se retirent pas de ce combat, pour que nous puissions écraser ce qui reste du califat" du groupe extrémiste.

Les tours d'observation seront "clairement marquées jour et nuit, pour que les Turcs sachent exactement où elles sont", a-t-il ajouté, notant que cette décision avait été prise "en coopération étroite avec la Turquie".

Les FDS ont annoncé le 11 novembre reprendre leur offensive contre l'EI après l'avoir subitement suspendue en raison de nouvelles tensions avec la Turquie, qui avait pilonné des positions militaires de la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), dans le nord syrien.

Ces vives tensions avaient mis dans l'embarras les Etats-Unis, les FDS étant un partenaire-clé de Washington dans la lutte antijihadiste, tandis que la Turquie est un allié stratégique au sein de l'Otan.

La minorité kurde en Syrie, opprimée des décennies durant par le pouvoir de Damas, a profité du conflit qui ravage le pays depuis 2011 pour instaurer dans ses zones une administration semi-autonome qui dispose de ses propres forces de sécurité et de ses propres institutions locales.

La Turquie continue toutefois de refuser catégoriquement l'autonomie de facto instaurée par la minorité kurde sur les territoires à sa frontière, dans le nord et nord-est syrien. Elle craint que cela n'exacerbe les velléités séparatistes des Kurdes sur son propre territoire.

Avec AFP

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