"La partie russe suspend le memorandum avec les Etats-Unis sur la prévention des incidents et la sécurité des vols lors des opérations en Syrie" menées par les aviations russe et américaine, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dans un communiqué.
La Russie et les Etats-Unis avaient signé ce protocole d'accord, contenant des règles et et restrictions visant à empêcher les incidents entre les avions des deux pays dans le ciel syrien, en octobre 2015 quelques semaines après le début de l'intervention russe en soutien au régime de Damas.
Les aviations russe et américaine effectuent notamment des frappes aériennes contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.
Le document insistait sur le professionnalisme dont doivent faire preuve les pilotes, conseillait l'utilisation de certaines fréquences radio communes et préconisait la création d'une ligne de communication secondaire au sol.
"Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable", avait déclaré auparavant le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.
Le président russe Vladimir Poutine considère les frappes américaines contre la Syrie comme une "agression contre un Etat souverain", a déclaré vendredi le Kremlin, estimant qu'elles causaient un "préjudice considérable" aux relations entre Moscou et Washington.
"Le président Poutine considère les frappes américaines contre la Syrie comme une agression contre un Etat souverain en violation des normes du droit international, (se fondant) sur des prétextes inventés", a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.
La Russie est le principal allié du régime syrien et mène des frappes aériennes depuis la fin septembre 2015 en Syrie, où elle a déployé avions et hélicoptères.
"Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable", a déclaré M. Peskov.
La télévision d'Etat syrienne a qualifié vendredi d'"agression" les frappes américaines contre une base aérienne du régime, une source militaire évoquant des "pertes".
"Agression américaine visant des cibles militaires syriennes avec plusieurs missiles", a alerté la chaîne sitôt après l'annonce américaine.
"L'une de nos bases aériennes dans le centre du pays a été visée à l'aube par un missile tiré par les Etats-Unis, provoquant des pertes", a ensuite signalé une source militaire citée par la télévision d'Etat, sans préciser s'il s'agit de pertes humaines ou matérielles.
L'opposition syrienne s'est félicitée vendredi de la frappe américaine contre une base de l'armée syrienne et a appelé à la poursuite des bombardements jusqu'à "neutraliser la capacité" du régime à lancer des raids contre ses adversaires, a déclaré à l'AFP un porte-parole.
"La Coalition de l'opposition salue la frappe et appelle Washington à neutraliser la capacité du (président syrien Bachar al-) Assad à mener des raids", a indiqué Ahmad Ramadan.
L'Iran "condamne vigoureusement" les frappes américaines contre une base militaire syrienne, a déclaré vendredi Bahram Ghassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par l'agence Fars.
"Nous condamnons toute action unilatérale et l'attaque (...) contre la base aérienne d'Al-Chaayrate sous prétexte d'une attaque chimique suspecte mardi à Khan Cheikhoun", a déclaré M. Ghassemi.
L'Arabie saoudite a annoncé vendredi qu'elle "soutenait totalement" les frappes américaines sur des objectifs militaires en Syrie, saluant la "décision courageuse" du président Donald Trump dans sa réponse à l'utilisation présumée d'armes chimiques par le régime syrien contre des civils.
"Une source au ministère des Affaires étrangères a exprimé le soutien total du royaume d'Arabie saoudite aux opérations militaires américaines contre des cibles militaires en Syrie qui interviennent en réponse à l'utilisation par le régime syrien d'armes chimiques contre des civils innocents", indique un communiqué diffusé par l'agence SPA.
Le communiqué salue la "décision courageuse" de Trump et affirme que le gouvernement syrien de Bachar al Assad est responsable de ces frappes militaires.
Israël a apporté vendredi son soutien "total" vendredi aux frappes des Etats-Unis contre la Syrie, un "message fort" que devraient entendre l'Iran et la Corée du Nord, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu informé à l'avance de l'opération.
"Israël soutient totalement la décision du président Trump et espère que ce message de détermination face aux agissements ignobles du régime de Bachar al-Assad sera entendu non seulement à Damas, mais aussi à Téhéran, Pyongyang et ailleurs", selon son communiqué.
"Par la parole et par les actes, le président Trump a délivré un message fort et clair : on ne tolèrera pas l'usage et la propagation des armes chimiques", dit le communiqué.
La Turquie considère que les frappes menées par l'armée américaine contre une base aérienne syrienne sont une bonne chose, a indiqué le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus, vendredi.
Dans un entretien sur la chaîne Fox TV turque, Kurtulmus affirme que la communauté internationale doit exprimer sa position face à la "barbarie" du régime syrien.
Le gouvernement de Bachar al Assad doit être puni sur la scène internationale et le processus de paix doit être accéléré en Syrie, a-t-il ajouté.
Le gouvernement britannique "soutient pleinement l'action des États-Unis", qui ont lancé des frappes aériennes contre le régime syrien, a déclaré un porte-parole de Downing Street vendredi.
Ces frappes sont "une réponse appropriée à l'attaque barbare à l'arme chimique perpétrée par le régime syrien", estime le porte-parole dans une déclaration. Il précise que le Royaume-Uni "est déterminé à empêcher toute nouvelle attaque" du régime de Damas.
Les frappes menées par l'armée américaine contre une base aérienne syrienne d'où aurait été menée l'attaque au gaz de mardi, constituent un "avertissement" et une forme de "condamnation" du "régime criminel" de Bachar al Assad, a déclaré vendredi Jean-Marc Ayrault.
Le chef de la diplomatie française, qui s'exprimait devant des journalistes de Reuters et de France Inter en marge d'un déplacement en Mauritanie, a indiqué avoir été informé dans la nuit par son homologue américain, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson.
Les 59 missiles américains qui ont été tirés sur une base aérienne du gouvernorat d'Homs depuis deux navires de guerre en Méditerranée, constituent une clarification de la position américaine dans le dossier syrien, a estimé Jean-Marc Ayrault.
"Ces derniers jours on a entendu tout et son contraire", a-t-il souligné à Nouakchott. "L'impression qu'on avait c'était que les Américains avaient une priorité qui était la lutte contre Daesh (organization Etat islamique)
Le président syrien Bachar al-Assad porte "l'entière responsabilité" des frappes américaines, ont estimé vendredi la chancelière allemande et le président français.
"Une installation militaire du régime syrien utilisée pour des bombardements chimiques a été détruite cette nuit par des frappes américaines (...) Assad porte l'entière responsabilité de ce développement", ont indiqué Angela Merkel et François Hollande dans un communiqué commun, assurant que Washington les avait informés au préalable de son action.
La Chine a appelé vendredi à "éviter toute nouvelle détérioration de la situation" en Syrie après les frappes américaines contre une base militaire du régime de Damas, tout en condamnant "l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays".
"Nous nous opposons à l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays, organisation, ou individu, et quelles que soient les circonstances et l'objectif (recherché)", a affirmé Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
L'intervention a été bien accueillie par nombre d'élus républicains et démocrates, mais beaucoup ont pressé le président de consulter le Congrès et de clarifier sa stratégie.
Avec AFP/Reuters
L’ancien secrétaire d’Etat-adjoint américain Hermann Cohen explique à VOA Afrique ce que cette frappe signifie pour la politique du président Trump envers Bachar Al Assad et la Syrie...
Quel pourrait être l’impact international des frappes américaines contre les troupes syriennes ? Quelques éléments de réponse avec Emilio Vianno, professeur de sciences politiques à American University de Washington.
Pour le professeur Souleymane Béchir Diagne, de Columbia University à New York, le président Donald Trump n’avait pas le choix après les déclarations qu’il a faites cette semaine après l’attaque à l’arme chimique :
Pour ce qui des répercussions intérieures du raid américain contre les troupes gouvernementales syriennes, le point de vue du professeur Edgar Coly, de l’Institut d’Etudes internationales de Monterrey en Californie :