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Washington et Paris prêts à riposter en cas de nouvelle attaque chimique en Syrie


Donald Trump et Emmanuel Macron, Ambasade des Etats-Unis, Bruxelles, le 25 mai 2017.
Donald Trump et Emmanuel Macron, Ambasade des Etats-Unis, Bruxelles, le 25 mai 2017.

Washington et Paris se sont dits prêts à riposter de manière coordonnée à toute nouvelle attaque chimique du régime syrien, après que les Américains ont accusé Damas de mener des préparatifs en ce sens.

Les présidents français et américain Emmanuel Macron et Donald Trump ont souligné mardi lors d'une conversation téléphonique "la nécessité de travailler à une réponse commune en cas d'attaque chimique en Syrie", a annoncé la présidence française.

Les États-Unis ont affirmé lundi soir que le régime de Bachar al-Assad semblait préparer une nouvelle attaque chimique. Ils se sont dits prêts à riposter comme ils l'avaient fait après la mort de 88 personnes, dont une trentaine d'enfants, le 4 avril près de Khan Cheikhoun (nord-ouest).

Après cette attaque qui avait provoqué un tollé international, l'armée américaine avait tiré 59 missiles contre la base d'Al-Chaayrate près de Homs (centre), marquant la première intervention armée de Washington contre le régime de Damas.

Déjà en août 2013, le régime syrien avait été accusé d'avoir utilisé du gaz sarin dans la banlieue de Damas, faisant 1.400 morts.

Une intervention militaire conjointe américano-française, au titre de la "ligne rouge" tracée par Barack Obama, avait alors été envisagée.

Mais le président américain de l'époque avait renoncé au dernier moment, préférant sceller un accord avec Moscou de démantèlement de l'arsenal chimique syrien.

Pas de guerre contre Assad

Emmanuel Macron a repris ce principe de ligne rouge et affirmé que la France répliquerait, même si elle était seule, en cas d'attaque chimique avérée.

Le Royaume-uni a aussi apporté mardi son soutien à toute action des Etats-Unis. "Si les Américains ont recours de nouveau à une action similaire (à celle d'avril, NDLR), je veux être très clair, nous la soutiendrons", a déclaré le ministre britannique de la Défense Michael Fallon.

Pour autant le chef du Pentagone Jim Mattis a précisé lundi soir que les Etats-Unis refusaient de "se laisser entraîner dans les combats de la guerre civile syrienne". "Nous essayons d'y mettre fin au travers d'efforts diplomatiques", a-t-il déclaré.

La Maison Blanche a rappelé lundi soir que l'objectif des Etats-Unis est uniquement de lutter contre le groupe Etat islamique (EI), et pas de lancer une guerre contre le régime d'Assad.

Les Etats-Unis sont officiellement présents en Syrie pour conseiller et pour armer les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui luttent contre le groupe Etat islamique.

Ils sont aussi à la tête d'une coalition qui mène régulièrement des raids aériens contre l'EI. L'un d'eux a tué au moins 57 personnes dans l'est du pays, en grande majorité des détenus, a annoncé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Menaces contre Moscou et Téhéran

La Maison Blanche a menacé lundi soir de faire payer à Damas "le prix fort" en cas de nouvelle attaque chimique. Le Pentagone a précisé que les Etats-Unis avaient repéré des activités suspectes sur la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate d'où était partie l'attaque du 4 avril.

L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a fustiger le soutien de la Russie et de l'Iran, "qui aident (Assad) à tuer son propre peuple".

La Russie a vivement réagi mardi, condamnant les "menaces inadmissibles" de Washington contre le régime syrien et ajoutant ne pas connaître les "raisons" ou preuves pouvant motiver ces accusations.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a redit que l'attaque d'avril près de Khan Cheikhoun "ne pouvait pas être attribuée aux forces armées syriennes", faute d'"enquête impartiale".

Bachar al-Assad a assuré pour sa part à plusieurs reprises avoir remis tous ses stocks d'armes chimiques, conformément à un accord mis au point sous les auspices de la Russie.

Ces mises en garde franco-américaines ont lieu dans un contexte de poussée de fièvre entre le régime syrien et les forces soutenues par les Etats-Unis dans le pays.

Les Etats-Unis ont abattu le 18 juin un avion syrien dans l'est de la Syrie, expliquant que l'appareil menaçait des forces alliées de la coalition.

Avec AFP

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