El Hadji Malick Ndiaye, un porte-parole du parti de M. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, est mis en cause pour un message posté sur Facebook le 16 mars et évoquant les conditions dans lesquelles M. Sonko avait été conduit ce jour-là sous forte escorte policière au tribunal de Dakar pour répondre de diffamation contre un ministre.
Les forces de sécurité avaient extrait M. Sonko de force de sa voiture pour l'emmener elles-mêmes au tribunal où il a comparu, ce qui avait provoqué des heurts dans Dakar. Ceux qui accompagnaient M. Sonko ont accusé les forces de sécurité de les avoir aspergés d'un produit pour les extirper de la voiture.
M. Ndiaye a écrit sur Facebook qu'un individu en uniforme des forces de sécurité avait "aspergé d'une substance inconnue" M. Sonko. L'opposant et son parti ont depuis crié à la tentative d'empoisonnement.
M. Ndiaye a été interpellé mercredi. Ce lundi, il a été "inculpé pour diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions et manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves", a dit à l'AFP Me Moussa Sarr, un de ses avocats. Il a été placé sous bracelet électronique, un dispositif de substitution à la détention provisoire appliqué depuis janvier, a-t-il dit.
Le Sénégal, pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région d'Afrique de l'Ouest troublée, entame une nouvelle semaine tendue avec la reprise du procès pour diffamation contre M. Sonko jeudi, et des appels de l'opposition à manifester mercredi et jeudi, ainsi que le 3 avril. M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'éliminer politiquement, et notamment de l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle de 2024.
L'opposition dénonce une vague d'arrestations ces dernières semaines. M. Ndiaye est la dernière personnalité en date mise en cause pour diffusion de fausses nouvelles. Le camp présidentiel accuse de son côté M. Sonko, également inculpé dans une affaire de viols présumés qu'il nie, de se servir de la rue pour échapper à la justice.