Les populations savaient que les terroristes allaient riposter... ''Mais personne ne pouvait imaginer qu'ils allaient tuer des civils de cette manière '' explique Attaye Ag Ossadki, notable de Ménaka.
Depuis les attaques les communautés concernées ont envoyé des gens pour aller faire le constat après les différentes attaques. Le chef de Tribu de la communauté Idaksahak reconnait les assassinats des civils ''c'est avec tristesse que nous avons appris que 31 personnes de la communauté Idaksahak ont été assassinés à Wakassa près d'Infoukaretane dans la region de Ménaka''. Il ajoute l'attaque a eu le vendredi 27 avril 2018 au moment où les gens étaient à la prière.
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Chez l' Amanokal des Daousahak, il y avait une grande réunion, les 14 fractions de Ménaka étaient présentes : ''ce n'est la première fois qu'ils font des actes de ce genre parce qu'ils ne peuvent plus combattre les hommes en armes. Ils s'en prennent désormais aux civils en les tuants de façon atroce et inhumaine'', nous a confié un conseiller de l'Amanokal des Daousahak.
Le gouverneur de la region de Ménaka, Daouda Maiga, se veut prudent, il va envoyer sur une équipe du gouvernorat, parce que la zone frontalière avec le Niger est très dangereuse. ''Il y a plusieurs versions, mais je sais que des femmes et des enfants sont parmi les victimes, des personnes âgées aussi, mais le chiffre exact, je ne saurais le dire avant le retour de mes missionnaires''.
Le gouverneur veut, lui aussi, se rendre dans la zone. Il n'a pas précisé de date. Siguidi Ag le chef du bureau d'orientation de la communauté Daousahak est formel : ''il y a eu 43 morts en deux jours, tous des civils, d'une même communauté. Ils ont été assassines par des hommes armés, ce sont des bandits, des hors la lois. Nos combattants sont en train de détruire leurs bases et les anéantir. Ils viennent s'en prendre gratuitement aux civils innocents. Ils doivent aller faire face aux combattants plutôt que d'aller s'en prendre à nos populations''.
Le chef de tous les chefs de fractions Daousahak de Ménaka est en colère. Il veut que les états du Mali, Niger et la communauté internationale interviennent pour arrêter le massacre des civils.
A la frontière Mali-Niger, la peur règne malgré les récentes patrouilles mixtes de la coalition MSA-GATIA pour combattre et détruire des bases terroristes. L'insécurité est toujours grande.