La mort du chef de l'Etat âgé de 61 ans, officiellement de problèmes cardiaques, avait été annoncée quatre jours plus tôt.
Ce dimanche 21 mars, des dizaines de milliers de Tanzaniens s'étaient rendus au stade Uhuru de Dar es Salaam où son corps était exposé, marquant le début d'une semaine d'hommages à travers le pays.
Sur le chemin du stade, une foule dense avait salué le passage du convoi funéraire, pleurant, chantant et jetant des pétales de fleurs.
"Il y avait beaucoup de gens qui voulaient entrer dans le stade et certains n'étaient pas patients. Ils ont forcé l'entrée et cela a causé une bousculade. Quarante-cinq personnes sont mortes dans l'accident", a déclaré à l'AFP Lazaro Mambosasa, commandant de la police régionale de Dar es Salaam.
Les autorités n'avaient jusqu'à présent pas communiqué de bilan.
L'AFP avait rapporté que cinq personnes, une femme et quatre enfants, avaient trouvé la mort, selon un membre de leur famille.
"Ce bilan inclut cinq personnes d'une même famille", a confirmé Lazaro Mambosasa, en ajoutant que 37 personnes ont été blessées, dont la majorité a quitté l'hôpital.
Aéroport envahi
Plus tard dans la journée, la foule avait envahi un terminal de l'aéroport au départ du cercueil vers la capitale Dodoma, où se tenaient le lendemain des funérailles nationales en présence de nombreux chefs d'Etat africains.
Le corps de John Magufuli a été ensuite transporté sur l'archipel semi-autonome de Zanzibar et dans les ville de Mwanza et Geita, avant d'être enterré dans sa ville natale de Chato, dans le nord-ouest du pays.
Le chef d'Etat est officiellement décédé le 17 mars de problèmes cardiaques, dont il souffrait depuis une dizaine d'années, selon les autorités.
Mais l'opposition affirme que le président, qui n'a cessé de minimiser l'impact du coronavirus et refusé de prendre des mesures pour endiguer la pandémie, est en réalité mort du Covid-19 la semaine précédente.
Conformément à la Constitution, la vice-présidente Samia Suluhu Hassan a pris sa succession, devenant la première femme à diriger la Tanzanie.
Au pouvoir de 2015 à 2021, Magufuli laisse un héritage controversé.
Pour certains, il a été le président des pauvres et a développé le pays, grâce à son action en faveur de l'éducation gratuite, l'électrification des zones rurales et ses grands projets d'infrastructures (routes, chemin de fer...).
Pour d'autres, il fut surtout un dirigeant autoritaire, qui a mené une féroce répression contre l'opposition, les médias et la société civile.
Samia Suluhu Hassan a promis de "reprendre là où Magufuli s'est arrêté". Tous les regards scrutent un éventuel changement dans la direction du pays, notamment face au Covid-19.
Elle a proposé mardi le ministre des Finances, Philip Mpango, à la vice-présidence, un choix qui doit être approuvé par le Parlement.
Le mois dernier, M. Mpango était apparu dans une vidéo toussant et peinant à respirer, lors d'une conférence de presse destinée à dissiper les rumeurs le disant mort du Covid-19.