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Deux personnes arrêtées pour incitation à manifester contre "la dictature" en Tanzanie


un policier à Dar es Salam, Tanzanie, 28 octobre 2015.
un policier à Dar es Salam, Tanzanie, 28 octobre 2015.

La police tanzanienne a annoncé mercredi avoir arrêté un chauffeur et un agriculteur, les accusant d'avoir incité les autres Tanzaniens à manifester le 26 avril prochain pour "la liberté" et contre "la dictature" du président John Magufuli.

Un appel à manifester le 26 avril (anniversaire de l'Union entre la Tanzanie continentale et l'archipel de Zanzibar) circulant depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux semble avoir affolé le gouvernement ainsi que les forces de l'ordre dans le pays.

"Ces deux personnes incitaient les autres à manifester le 26 avril, soutenant sur les réseaux sociaux qu'il n'y a pas de liberté, que c'est plutôt la dictature, ce qui est totalement faux", a indiqué le chef de la police pour la région centrale de Dodoma, Gilles Muroto, en présentant les deux hommes à la presse.

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"Nous avons déjà prévenu que nous n'accepterions pas que des gens mettent le gouvernement à l'épreuve. Nous avons arrêté ces deux et que cela serve de leçon aux autres", a poursuivi le commandant de police.

Gilles Muroto a prévenu que ceux qui oseraient manifester allaient avoir "la jambe cassée et rentrer invalides".

Une sévère mise en garde contre tous ceux qui envisageraient de manifester contre son régime a été déjà lancée par le président John Magufuli dans une allocution le 9 mars.

"Il y a des gens qui ont échoué à faire de la vraie politique et qui voudraient vous voir tous les jours dans les rues, occupés à manifester. Laissez-les manifester, gare à eux, ils vont voir", a lancé Magufuli, en swahili, la langue nationale.

Les mêmes menaces ont été reprises par le chef de la police, Simon Sirro, et le ministre de l'Intérieur Mwigulu Nchemba, qui a juré d'arrêter "même ceux qui manifesteront chez eux".

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Les représentants des partis de l'opposition et des principales organisations de la société civile ont répondu dans les medias locaux qu'ils n'envisageaient pas de manifester le 26 avril. Ils ont cependant rappelé que le droit de manifester pacifiquement est reconnu par la Constitution tanzanienne.

Avec AFP

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