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L'opposition tanzanienne salue l'ouverture du pouvoir à des réformes


Cette annonce marque un nouveau signe d'ouverture depuis la prise de fonctions de Samia Suluhu Hassan, qui a succédé à l'autoritaire John Magufuli.
Cette annonce marque un nouveau signe d'ouverture depuis la prise de fonctions de Samia Suluhu Hassan, qui a succédé à l'autoritaire John Magufuli.

Les partis d'opposition et organisations des droits humains en Tanzanie ont exprimé leur optimisme après que le parti au pouvoir s'est dit favorable à des réformes constitutionnelles, qu'ils réclamaient depuis plusieurs années dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Un responsable du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM), au pouvoir depuis l'indépendance en 1961, a déclaré mercredi qu'il acceptait de relancer "dans l'intérêt national" un processus de révision de la constitution resté au point mort depuis 2014. "Le CCM insiste sur l'importance de la nouvelle constitution (...) Unissons-nous tous pour la réconciliation politique en cours", a déclaré mercredi Shaka Hamdu Shaka après une réunion du parti.

Cette annonce marque un nouveau signe d'ouverture depuis la prise de fonctions de la nouvelle présidente Samia Suluhu Hassan, qui a succédé à l'autoritaire John Magufuli, au pouvoir de 2015 jusqu'à son décès soudain en mars 2021. Les groupes de défense des droits humains et partis d'opposition réclament depuis des années des réformes démocratiques, notamment pour limiter les pouvoirs présidentiels.

Le dirigeant du parti d'opposition Alliance pour le changement et la transparence (ACT Wazalendo), Zitto Kabwe, a salué ce "grand engagement public" du parti au pouvoir. "L'avenir est radieux", a-t-il déclaré à l'AFP. "C'est bien que nous commencions le processus pour obtenir la constitution maintenant", s'est félicité Onesmo Olengurumwa, coordinateur de la Coalition tanzanienne des défenseurs des droits de l'homme, saluant la "détermination" du CCM.

"Une nouvelle constitution est une priorité", a estimé la directrice exécutive du Centre juridique et des droits de l'homme (LHRC), Anne Henga. Cette annonce constitue "une indication claire d'une prise de distance avec le régime précédent et c'est une bonne chose", a dit à l'AFP Muhidin Shangwe, maître de conférences à l'Université de Dar es Salaam.

Depuis sa prise de fonctions il y a 15 mois, Samia Suluhu Hassan a marqué une rupture avec M. Magufuli, surnommé "le bulldozer" pour son style autoritaire. Elle a tendu la main à l'opposition et autorisé la réouverture de médias interdits sous M. Magufuli, faisant le voeu de défendre la démocratie et les libertés fondamentales. Mais l'optimisme initial avait été douché par l'arrestation en juillet 2021 du leader du parti Chadema, Freeman Mbowe, peu avant un rassemblement demandant des réformes constitutionnelles.

Après sept mois de procès pour "terrorisme", les procureurs ont finalement abandonné en mars les poursuites contre l'opposant. Quelques semaines plus tôt, la présidente avait rencontré à Bruxelles le vice-président de Chadema, Tundu Lissu, qui vit en Belgique depuis une tentative d'assassinat en 2017. Début juin, Chadema a appelé ses membres en exil à rentrer au pays après que le gouvernement a affirmé que leur sécurité n'était pas menacée.

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