Trois braconniers présumés, soupçonnés d'avoir provoqué la mort vendredi d'un pilote d'hélicoptère britannique dans une réserve animalière du nord de la Tanzanie, étaient interrogés dimanche par la police, a annoncé à l'AFP le ministre tanzanien des Ressources naturelles et du tourisme.
Le pilote Roger Gower, 37 ans, est décédé vendredi quand son hélicoptère, touché par balles, s'est écrasé lors d'un vol de surveillance au dessus de la réserve animalière de Maswa, attenante au célèbre parc national du Serengeti, dans le nord de la Tanzanie.
"Les suspects sont aux mains des policiers et d'autres services de sécurité. Ils se montrent coopératifs et bientôt, d'autres membres de ce gang de braconnage seront arrêtés et traduits en justice", a déclaré Jumanne Maghembe, joint au téléphone par l'AFP à Arusha (nord).
L'accompagnateur du pilote, un guide sud-africain a pu sauter hors de l'hélicoptère avant qu'il ne s'écrase et s'en est sorti sérieusement blessé mais vivant, selon le porte-parole des Parcs nationaux tanzaniens Pascal Shelutete.
"Trois carcasses d'éléphants ont été retrouvées et cela indique que ceux qui ont abattu l'hélicoptère étaient en pleine frénésie de braconnage", a déclaré M. Shelutete, précisant que les braconniers étaient souvent "lourdement armés".
Des images de l'hélicoptère abattu montrent des impacts de balles dans la carlingue, ainsi que des traces de sang sur le siège du pilote. Mais on ignorait dimanche si M. Gower avait succombé à une blessure par balle ou péri au moment du crash de son appareil.
"Les braconniers présumés ont tiré sur l'hélicoptère qui menait une opération de surveillance dans une réserve animalière reculée", a confirmé le ministre. "C'est un triste incident. Nous continuerons notre guerre contre les braconniers", a-t-il assuré.
Roger Gower travaillait pour une organisation de défense et de protection des animaux, le Fonds de protection de la faune Dan Friekdin.
D'après le quotidien britannique Daily Telegraph, il avait quitté un emploi de comptable à Londres pour se recycler dans le pilotage d'hélicoptère.
Le porte-parole des parcs nationaux de Tanzanie a lancé un appel à l'aide à la population pour aider à lutter contre le braconnage.
"Ces gens qui tuent des éléphants dans nos zones protégées vivent dans les parages et ceux qui ont des informations (sur eux) doivent se manifester", a-t-il lancé.
Selon des chiffres du gouvernement tanzanien, rendus publics en juin 2015 et cités par l'ONG Traffic spécialisée dans la surveillance de la faune sauvage, la population d'éléphants en Tanzanie a chuté de 109.051 en 2009 à 43.330 en 2014, des chiffres qui "montrent un déclin catastrophique" et annoncent "un désastre".
Selon un rapport de l'ONG Save The Elephants présenté en juillet à Nairobi, plus de 90% des ventes de défense récemment braconnées sont à destination de la Chine continentale.
AFP