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Des membres de la société civile dénoncent les interdictions de marches pacifiques au Tchad


Quelque leaders de la société civile au Tchad( Photo d'archives)
Quelque leaders de la société civile au Tchad( Photo d'archives)

Un regroupement de représentants la société civile tchadienne a décidé de ne plus accepter les "interdictions systématiques" de "marche pacifique" et prévoit d'organiser prochainement une "manifestation citoyenne", a appris l'AFP auprès d'un de ces représentants.

"Nous avons tenu un point de presse (lundi) où nous avons décidé de ne plus accepter les interdictions systématiques de nos préavis de marche pacifique", a indiqué mercredi à l'AFP Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l'homme (CTDDH).

Les membres de la coalition des Organisations de la Société Civile (OSC) envisagent d'"organiser une manifestation citoyenne contre les mesures anti-sociales déjà prises par le pouvoir" a-t-il ajouté, précisant que "la date de cette action pacifique sera fixée dans un bref délai".

"Si le pouvoir autorise une manifestation en sa faveur nous aussi nous avons le droit de manifester", a-t-il protesté, dénonçant une "politique de deux poids deux mesures".

Fin novembre, quelques centaines de personnes avaient manifesté, avec l'autorisation de la police et à l'initiative d'une coalition d'associations se disant membres de la "société civile", pour dénoncer l'attitude des Etats-Unis au Tchad qui a placé le pays sur sa liste noire, interdisant les citoyens tchadiens à se rendre sur le territoire américain.

Peu après, la police tchadienne avait empêché la tenue à N'Djamena d'un concert organisé par un mouvement citoyen visant à "dénoncer l'attitude dictatoriale du régime" du président Idriss Déby Itno, selon le porte-parole du collectif Iyina ("on est fatigués"), Didah Alain.

En avril 2017, deux membres d'Iyina aujourd'hui en exil avaient été arrêtés, torturés et détenus au secret sans charges puis inculpés de "trouble à l'ordre public et incitation à la révolte".

Ils avaient invité la population à exprimer son mécontentement face à la situation politique et économique lors d'une "une journée Iyina" le 10 avril, un an après la présidentielle ayant abouti à la réélection du président Déby.

L'un des membres du collectif des Organisations de la Société Civile (OSC),Dingamnayal Nely Versinis, président du Collectif tchadien contre la vie chère (CTVC) avait été lui aussi interpellé, et affirme avoir été torturé, en avril pour "usurpation des titres et escroqueries".

Dans un rapport sorti mi-septembre, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty international avait dénoncé l'accentuation de la répression au Tchad, dénombrant 65 associations interdites de manifester en deux ans et plus de 10 sites internet bloqués en 2016.

(Avec AFP)

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