Avant même l'annonce des résultats officiels jeudi soir, donnant 61,03% des suffrages au jeune général qui dirigeait une junte militaire depuis trois ans, sa redoutable garde présidentielle, reconnaissable à ses bérets rouges, avait déployé de très nombreux véhicules blindés sur les principaux carrefours de la capitale et sur ses grands axes. Ils étaient présents en nombre plus important voire "inédit" vendredi matin par comparaison même avec d'autres élections dans le passé, selon des journalistes de l'AFP.
Jeudi soir, une heure avant les résultats officiels, le Premier ministre de la junte Succès Masra, l'un des candidats ayant affronté lors de la présidentielle de lundi le général Mahamat Idriss Déby Itno, avait affirmé qu'il avait remporté l'élection, que le camp Déby allait falsifier les résultats, et avait appelé ses partisans à se "mobiliser pacifiquement mais fermement".
Si autour du siège du parti Les Transformateurs de M. Masra, dans le sud de la capitale, aucun dispositif de sécurité autre que d'ordinaire n'est visible vendredi, la grande majorité des carrefours et des grands axes ailleurs sont quadrillés par un nombre impressionnant de véhicule blindés et de bérets rouges lourdement armés, rapportent des journalistes de l'AFP. Mais le calme règne partout en ville, avant la grande prière musulmane du vendredi, et la population a repris ses activités normales, en dehors de la plupart des écoles, collèges et lycées qui sont restés fermés.
Dans la nuit, des militaires, des policiers mais aussi des quidams avaient tiré de manière effrénée durant des heures des rafales d'armes automatique en l'air pour célébrer la victoire de Déby dans les quartiers qui lui sont favorables, et pour dissuader d'éventuels rassemblements dans le quartier du siège des Transformateurs, qui était resté désert.
Des foules imposantes chantaient et dansaient dans les rues notamment dans le centre autour du palais présidentiel, au beau milieu des rafales d'armes automatiques. Un journaliste de l'AFP a vu au moins deux adolescents blessés par la chute des balles tirées en l'air. Vendredi matin, certains médias tchadiens en ligne évoquaient des morts et des blessés par ces balles perdues, sans que ces informations soient étayées par des sources officielles ni même des responsables médicaux.
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