Plus de 600 000 Soudanais, fuyant les multiples guerres dans leur pays, ont trouvé refuge dans l'est du Tchad. Malgré la raréfaction de l'aide humanitaire, ces réfugiés affirment se sentir protégés par les autorités tchadiennes. "Je me sens bien au Tchad. Je suis ici depuis 10 ans et je suis en sécurité. J'aime le Tchad parce que c'est un pays solidaire. Je vis en harmonie avec mon entourage", confie une réfugiée urbaine.
Cependant, l'accès à l'emploi demeure un obstacle majeur pour les jeunes réfugiés diplômés. "Nous sommes en étroite collaboration avec les Tchadiens, ce qui nous permet d'être intégrés dans la société. Mais le plus grand problème est la question de l'emploi", explique un réfugié licencié, qui dit avoir eu l'opportunité d’étudier à l’université du Tchad. "A l'occasion de cette journée mondiale des réfugiés, je demande que la loi d'asile soit promulguée pour permettre aux réfugiés de trouver un travail et de se prendre en charge", confie-t-il.
Même pour les femmes réfugiées mariées à des Tchadiens, l'accès au marché du travail est semé d'embûches. "Quand je demande du travail, on me dit que la place est réservée aux Tchadiens, même si j'ai un acte de mariage tchadien. C'est malheureux", déplore une femme réfugiée et épouse d'un Tchadien.
La situation des réfugiés soudanais est particulièrement préoccupante. "Le HCR, avec l'accord du gouvernement, a éloigné ces réfugiés des frontières pour qu'ils vivent en sécurité. Malheureusement, les ressources ne sont pas suffisantes", explique Lora Locastro, représentante du HCR au Tchad.
"L'année dernière, nous avons couvert seulement 40% des besoins et cette année, c'est moins de 10%. En même temps que la population des réfugiés augmente, la population hôte a également besoin d’être assistée. Il y a environ 190 milles personnes se trouvent encore à Adré frontières Tchad/Soudan et qui attendent d’être relocalisées dans de nouveau sites aménagés ", ajoute-t-elle.
Le Tchad, confronté à un afflux massif de réfugiés et de personnes déplacées, plaide pour des solutions durables. "Le Tchad demeure toujours favorable aux solutions pour le retour volontaire et librement consenti des réfugiés dans leur pays d'origine, dans des conditions de sécurité et de dignité possibles", déclare Mme Fatimé Boukar Kosseï, ministre tchadienne en charge de l'action sociale et des affaires humanitaires.
Cependant, la précarité et la concentration des populations réfugiées dans les quatre provinces du Tchad font craindre aux autorités et aux humanitaires le développement d'épidémies.
En cette Journée mondiale des réfugiés, le Tchad réaffirme son engagement à protéger et à soutenir les réfugiés, tout en appelant à la communauté internationale à mobiliser davantage de ressources pour répondre aux besoins croissants et trouver des solutions durables à la crise des réfugiés.
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