Le 28 février, la police épaulée par des militaires lourdement armés et des blindés a tenté d'arrêter l'opposant Yaya Dillo, candidat à la présidentielle du 11 avril dont la candidature a été invalidée par la Cour suprême, à son domicile de N'Djamena.
M. Dillo était visé par deux mandats d'amener de la justice pour "diffamation et injures" à l'égard de l'épouse du président Idriss Déby Itno.
Le mouvement de M. Dillo, le Front nouveau pour le changement (FNC), a assuré dans un communiqué que cinq membres de la famille de l'opposant, dont sa mère, ont été tués par un corps d'élite de l'armée qui a "défoncé son portail avec un char blindé".
Une version contredite lundi par le ministre des Affaires étrangères Amine Abba Sidick devant le corps diplomatique: "un tir de l'intérieur visant les forces de l'ordre a atteint mortellement la mère de Yaya Dillo", a-t-il affirmé, ajoutant que deux militaires avaient été tués dans un blindé dans la cour de l'opposant.
Dans un communiqué, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, "note que cet événement douloureux s'est déroulé à un mois des élections présidentielles dans le pays".
Il appelle "le gouvernement et l'ensemble des acteurs politiques à œuvrer résolument pour créer les conditions idoines pour la paix politique et civile afin d'assurer la tenue des élections dans un climat apaisé, dans le strict respect de la loi, de l’ordre et de la stabilité du pays".
Avant d'être élu à la tête de la Commission de l'UA en 2017, Moussa Faki Mahamat était un membre du gouvernement tchadien sous le président Déby.
Six candidats sont en lice pour l'élection présidentielle au Tchad dont M. Déby, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 30 ans, fait figure de grandissime favori.